samedi 25 août 2007

Les temples et leur vie quotidienne

Ce titre peut etre etonnant d'un premier abord. Cependant, il est bien reflechi: en Inde, le temple, c'est un lieu de vie.

La croyance selon laquelle une ame s'eleve lorsqu'elle est dans les enceintes d'un lieu de priere en fait un espace de promenade tres prise. Tout temps libre peut se passer au temple. Un pique-nique? Rdv sous la statue de Shiva! Une sieste? Ganesh te protegera! Du travail? Qui a dit que les statuettes de femme aux gros seins n'inspiraient pas? (pour les femmes qui ne suivent pas, vous avez la meme version avec les statues d'hommes capables de faire l'amour a leur femme sans s'approcher d'elles de moins de 50 cm. Envieuses?...). Par ailleurs, mesdemoiselles, les gros seins ne suffisent pas a faire de vous un canon de beaute. Tant que vous n'aurez pas la taille aussi fine que la tete et les sourcils en arc en ciel, c'est taille-fine matin-midi-soir. Ou bol de riz...

Le dimanche, jour de repos, se passe donc a effectuer de "pujas", donations aux dieux de noix de coco et autres biens comestibles, ainsi que d'argent. Ces rituels sont, si nous avons bien compris, un equivalent de nos messes. Vous faites la queue avec ce que vous voulez offrir (et qui sera le plus souvent mange par les bramhanes, pretres hindous), et vous le deposez dans une petite coupelle, apres avoir un peu bouscule votre voisin bien entendu! Vous obtenez en echange un subtil melange verse dans les mains, constitue d'urine et de lait de vache, ainsi que de lait de coco. Celui ci est bu et etale sur le visage et dans les cheveux.
Vous repartez donc satisfait, avec deux joies: 1. celle d'avoir prie ;2. celle, supreme, d'avoir bu de l'urine d'animal sacre.Ces donations serviront egalement a donner un douche quotidienne a la statue.
Celle ci est recouverte un dizaine de fois de differents liquides, puis "habillee" des plus kitchs guirlandes de fleurs aux couleurs de l'arc en ciel.

Une fois votre visite terminee, vous reprenez vos chaussures laissees en vrac a l'entree (je n'ai jamais compris pourquoi on ne me vole pas mes tongs en caoutchouc... ca m'eviterait de les ramener a Paris), refusez 35612 fois d'acheter des cartes postales abominables, posez 6 fois avec les indiens qui passent, et sortez du temple.

Votre ame redescend sur terre...

Bijapur - 23, 24 aout

C'en est fini de l'Inde des hindous, nous rentrons en territoire musulman avec Bijapur, capitale d'un des sultanats du Deccan vers le 16eme 17eme siecle, ceux la meme qui ont mis fin aux Vijayanagar de Hampi en 1565.

Le Gol Gumbaz, mausolee du sultan, est une prouesse architecturale. Son dome est le second plus grand au monde en diametre apres Saint Pierre de Rome, mais premier pour le volume contenu. Son acoustique est exceptionnelle. On s'est amuse comme des petits fous a entendre repeter dix fois (dix!) nos voix rebondissant sur les parois. Ca faisait assez moment cle des films, ou le mechant arrive et fait tres peur. "Luc, luc luc luc luc luc, je suis ton pere, pere pere pere pere pere".



La Jama Masjid, grande mosquee, a un mihrab dore exceptionnel :


Des enfants nous demandent... d'etre sur une photo... Ils ont bien fait!


Un autre mausolee, l'Ibrahim Rauza, plus humain, plus petit, plus cisele.


Dans la vieille ville, des vestiges de palais gigantesques, a la geometrie seduisante :




Pattadakal, Aihole, Mahakoota - 22 aout

Apres la journee a Badami, on prend un rickshaw a la journee pour la modique somme de 450 roupies a 6 (9 euros a 6), et c'est parti pour la visite des sites environnants.

Banal ?? Et non! Nous tombons sur le tournage d'un "Bollywood" en kannada. Precision : pour nous pauvres Europeens, tout film indien avec plein de couleurs, de danse et de chant et une histoire a l'eau de rose est un Bollywood. Erreur mon cher Watson! Un Bollywood vient de Bombay et se parle en hindi! Le cinema indien, le plus prolixe au monde, largement au-dessus de la production americaine en nombre de films par an, se subdivise selon les regions et les langues.

Il s'agit ici d'une production de deux studios, l'un de Bangalore, l'autre d'Hyderabad. Le scenario nous est explique par l'"associate dialogue writer", Soorya. Interview.

"A la base, il s'agit d'une histoire d'amour. Le heros, que l'on voit ici, rencontre dans les rues de la ville l'heroine, et (suspense intense), en TOMBE AMOUREUX. Mais tout n'est pas si simple, car celle-ci est deja fiancee! (Naaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan, c'est pas vraiiiiiiiiiii). Pourtant, elle se met a frequenter le garcon, et va meme a son domicile."

Il enchaine, emu, "The climax of the film, le point culminant, ou la tension est a son comble, est le mariage de l'heroine avec son promis. Voila ce qui se passe alors..."

Mais voulez-vous vraiment que je vous devoile la fin du film ?? Notre nouvel ami nous a promis de nous envoyer un DVD de Sangatti...

Allez, je ne vous laisse pas langue pendante et soucieux pour toute la nuit. Ce qu'il se passe c'est que... ELLE DIT NON! Tan tan tan tan. Et s'enfuit avec le heros.

Sur la scene que vous voyez : les deux heros vont danser au premier plan de plein de monde, dans les temples de Pattadakal. Vous remarquerez, en dehors des danseuses, le toit si particulier du temple en arriere plan, avec sa forme curiviligne, caracteristique de l'architecture du Nord, contrairement aux pyramides tronquees du Sud.





Ici, en arriere plan toujours (c'est Benjamin qui prenait les photos, et on connait ses centres d'interet...), le style du Sud avec les toits pyramidaux. Pattadakal melange les deux.




Le shikara (toit) du Nord.


Une femme qui passait par la (pas du tournage!). Les trois traits horizontaux signifient sa devotion a Shiva.


Le temple de Durga a Aihole. Tres vieux 6eme siecle, et tres original avec son plan absidial.



Badami - 21aout

Apres Hampi, 4h30 de bus avec changement a Ilkal, on monte dans le nord du Karnataka pour rejoindre la region de Badami.

Quelle surprise! Une region magnifique avec ses falaises de gres rouge qui s'enflamment litteralement au soleil couchant. Une region que l'on sent aussi beaucoup plus pauvre, tres rurale dans un cadre assez aride.




Dans les falaises sont creusees de superbes grottes hindoues et jains datant du 7eme siecle, dynastie des Chalukyas.


Du haut des grottes, un paysage d'une beaute et d'une serenite emouvante, avec au loin ce temple du rivage.


Alors du coup avec mon super pote, on est content :


Sur le chemin du retour vers l'hotel, des enfants jouent au cricket et partagent leur energie! Photo, photo, please!




Obtenir un renseignement

"Ca prendra 2 minutes, il suffit de poser la question"; "ils doivent savoir, ils pourrons nous renseigner"; "suivons-le, il propose de nous emmener". Deja trois erreurs, naifs que nous sommes!

Tout d'abord, nous decouvrons, avec le meme emerveillement a chaque fois, que toutes les questions auxquelles il faut repondre par oui ou par non sont a proscrire. L'indien n'est pas contraignant, quelle que soit la question, il secoura la tete avec un sourire freedent. Mais ce hochement de tete de droite a gauche a multiples signification. Il est a differencier du "non francais". Car ici, le menton est immobile, ce sont les oreilles qui balancent ( pour ceux qui n'ont pas compris, l'axe de symetrie est une barre transpercant le cou d'avant en arriere; et pour ceux qui n'ont toujours pas compris, progressez en bollywood...) . Normalement, ca veut dire oui. Mais cela peut aussi vouloir dire:
- Je ne comprends rien a ce que tu me racontes.( et ceci est le plus souvent le cas)
- Je suis content de communiquer avec toi. Mais je ne comprends quand meme rien a ce que tu me raconte.
- J'ai compris ce que tu me demandes. Mais je ne te reponds pas. J'accuse juste reception.
- Je te reponds oui par ce que je veux me debarasser de toi, ou que tu m'achete mes cartes postales. De toutes facons, les touristes aiment bien qu'on les approuve.
et bien d'autres choses encore...

Cependant, le jeu du "ni oui ni non" avec notre ami indien est bien loin d'etre suffisant.
Voici quelques perles des reponses a nos questionnements (en fait, c'est celles de cet apres-midi; mon cerveau de poisson rouge a evince les precedentes):
- Nous voudrions aller a Indore. Quand part le prochain bus? - hier.
- A quelle heure devons nous nous presenter? - oui oui, enfin, ca depend.
- A quelle heure arrive le bus qui part a 6 heure du soir? - Deux heures avant.

Alors, nous nous contentons d'un black-coffee-sucre quand nous avions commande un milk-tea-sans-sucre. Et cela ne nous empeche pas d'etre heureux.

La vache, le bus, et le rickshaw.

Voici venu le temps de reprendre le clavier pour disserter sur un sujet tres impressionnant: la circulation.
Alors, tout d'abord il faut imaginer le contexte: route tres mal entretenue, trou diplome ( dans le continuum de nos "trous en formation" que l' on peut croiser de temps a autre en France), absence de marquage au sol, dos d'ane "en veux tu? en voila" qui se suivent parfois jusqu'a dix et place de facon aleatoire au milieu de la campagne...
Leur moyen de locomotion: du plus cheap au plus honereux.
Le velo, plutot dans le style des velos des annees 30, sans vitesse,et selle en cuir. Il nous arrivent d'en croiser atteles a une charrue pour transporter toute sorte de chose (alimentation, eau,voyageurs,...).
L'autorick-shaw. Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s'agit, ce sont les voiturettes de la poste des annees 70 (L'inde, c'est un peu le musee de l'automobile francaise finalement). Et pour ceux qui ne voient toujours pas, prendre son permis de conduire,et regarder le vehicule du permis B1. As et Roi de la route, on peut en voir plus d'une centaine par endroit. Moyen peu couteux de se deplacer, il faut neammoins negocier aprement avant de monter. Un fois a bord, tel une formule 1, la moindre asperite de la route se fait sentir, et la technologie est telle qu'aucune aiguille ne fonctionne, le clignontant se fait au bras, le klaxon diminue la luminosite du phare ( faut choisir), et que les trous nous font sauter au plafond (attention, trois coups sur la tete en 2 trajet aujourd'hui). Mais les conducteurs sont des as de la route et peuvent nous conduire au point voulu sans embuche et sans accident, en tentant des prouesses de la circulation que nous ne pourrions jamais imaginer: doubler par la gauche (ils roulent a gauche , faute aux anglais), rouler sur le trottoir et hurler sur les pietons, se faufiler entre deux poid lourds.... Et pas d'accident, ils maitrisent leur vehicule parfaitement.
Le bus. Style bus africain representes partout, la aussi la technologie pime sur le reste. Pas de clim, normal. Tableau de bord inefficace, aiguilles inutiles car non fonctionnelles, les chauffeurs s'orientent au bruit du moteur de leur bolide: 35 km/H de moyenne, 50 en descente. De quoi passe de longue heure a leur bord. Quand arrivent les fameux dix dos d'ane, plusieurs possibilites s'offrent a chauffeurs: 1. les passer tranquillement et assurer a ses passagers dix sauts pouvant aller jusqu'a 30 cm pour les poids plumes ( style margot). 2. Rouler sur le bas-cotes,ici rien d'imaginatif. 3. Chose inconcevable: circuler sur la file du sens oppose: les bosses y sont aussi, mais l'herbe n'est elle pas plus verte chez le voisin. De plus cela rajoute du piment au voyage:va t-il avoit le temps de se rabattre avant de percuter le rick shaw? Et alors, imaginez ces trois conditions quand nous effectuons les trajets de nuit sous la pluie avec des essuis glaces des annees 50....
La voiture. tres peu presente en realite. La raison est que le nombre de personne ( hommes en regle generale) qui possedent un permis de conduire en inde est aussi frequent qu'il y d'hommes sans moustache. Donc tous se deplacent en bus, ou moto sans permis ( et sans casque, pourquoi en porter un, il fait bien trop chaud. Bien qu'une campagne de repression soit lancee a Chennai: 1 euros d'amende, le prix d'un litre d'essence, autant dire rien pour celui qui a une moto.
La facon de conduire. Ici, le permis ne comporte qu'une partie pratique. La theorie et le code de la route s'apprend.... sur la route. On se retouve donc avec un concert de klaxon a rendre sourd un sourd; un priorite accee sur le plus gros, soit le bus ou le camion; des rick shaw qui doublent par la gauche, des deux voies qui se transforment subtilement en trois voies faute de marquage; des bus qui klaxonnent avant de rentrer dans un virage car ils roulent sur la file du sens oppose, voir doublent avant le virage; des vehicules qui se rabattent au dernier moment puisque la voiture venant en sens inverse est deja arrete. Et dans tout ca le pieton n'est rien...sauf le touriste bien sur, client potentiel! La seule a etre la plus prioritaire: c'est la vache... tout le monde s'arrete, et attend qu'elle veut bien quitter la chaussee, et en silence s'il vous plait.....

Voyage voyage, et Hampi - 18 aout

18 aout. Nous quittons Mahaballipuram et ses plages pour une journee moins clemente, puisqu'il s'agit de rejoindre Hampi. On va bientot mettre une carte de l'Inde, mais bref, c'est pas tout pres. Et puis, apres tout, comme les trains/bus font une moyenne de 30-40 km/h, les petites distances finissent par prendre du temps.

Mahaballipuram-Hampi en trois (quatre, cinq...) etapes : 2 heures de bus jusqu'a chennai (j'omets la demi heure de marche avec nos 15-20 kgs sur le dos au soleil, pendant laquelle curieusement la station de bus changeait de position tous les 3 passants : a droite! easy! a gauche! straight!), 6 heures de train jusquu'a bangalore, et 19 heures de train couchette jusqu'a Hospet, en prenant le Harrypotteresque "Hampi Express". Petit thali entretemps sur le quai de la gare.

Hampi, ville royale et cite sacree des Vijayanagar, empereurs indiens du 15eme siecle apres JC.


Que pensez-vous de cette conception du couple ? Le supplement estival de cosmopolitan proposait dans son test "etes vous normal" (ou equivalent) la question suivante : est - ce :
1/une perversion ?
2/une habitude ?
3/une variante ?
4/ hors de question ?


En fait, il s'agit de Krishna, la neuvieme incarnation de Vishnu, qui est le petit facetieux de la mythologie hindoue... Il fait tellement de betises (vous savez, c'est lui qui chipe les fruits du jardin d'Indra, cf Belur, et c'est lui aussi qui vole le sari des bergeres pendant leur bain et les observe goguenard du haut d'un arbre...) que sa mere, fine educatrice, prefere l'attacher a un arbre.

Ici nous avons le Ganesh de plusieurs metres de Hampi. Mon papa photographe a un excellent exemplaire de cette photo.

Le temple de Vitthala apres la pluie. Lumiere mystique...

Un symbole du temple de Vithala, son char portant Garuda.

Quelques courageux ont gravi la colline a 5h30 du matin... Resultat :


Hampi, on rase tout! Benj, Nico et moi sommes passes entre les mains de notre apprenti coiffeur, qui se declare alternativement 17, 13 et 15 ans. Mais ca fait 5 ans qu'il bosse, rassurez vous... et les lames sont neuves.

jeudi 23 août 2007

Nos contacts avec les indigenes

Quand nous debarquons dans une gare routiere, pauvres hommes-tortues hagards croulant sous le poids de notre sac-a-dos, nous suscitons toujours une certaine curiosite. Et les questions fusent, toujours les meme: What is your name? (pour les plus evoluee, sinon ca peut etre simplement Neeem? ou My name is?) et which country? Ce a quoi on repond fierement "France", ce qui ne sert strictement a rien puisque personne ne sait ou est la France. Les plus eduquesnous disent avec un air de connivence "France?Ah!Vladimir Poutine!" et les plus circonspects ne nous croient pas, ils sont persuades que Nico est Chinois ou Japonais, on ne leur fait pas a eux... Une de leur grande questions est aussi: comment on a fait pour arriver jusqu' ici? C' est vrai qu' avec notre baraguounage on ne doit pas avoir l' air tres degourdis et tout le monde ne connait pas le Lonely Planet qui balaye tous les obstacles.

Nous traversons parfois des villages qui ne voient pas beaucoup d' etrangers, nous devenons alors un veritables spectacle. Les gens s' asseoient et nous regardent vivre, pas genes le moins du monde. Pour se venger on les prend en photos, mais bon a la fin on ne sait plus trop qui fait du tourisme.

Autour des sites nous sommes facilement entoures d' une ribambelle d' enfants qui reclament tour a tour "school pen", "chocolate" et "photos". Et si vous refusez la photo, ils feintent et se glissent sur toutes celles que vous voulez prendre. Ils sont tres beaux, avec des sourires magnifiques et pret a eclater de rire a la moindre pitrerie faite par ces grands dadais d' occidentaux.

Les gens sont tres accueillant et pret a nous aider (meme si ils ne sont pas toujours tres concordants entre eux sur les directions a prendre... Ou les villes ont chacune 10 gares, ou les gens disent n' importe quoi quand ils ne savent pas... je penche plutot pour la deuxieme solution). Les indiens sont tres curieux de decouvrir d' ou on vient, nous regrettons souvent de ne pas avoir emmene de photos de Paris. Quand on sait qu' Hilda avait du mal a conceptualiser qu' a Paris il n' y avait pas de terre sur les rues (mais alors, elles vont ou les vaches?) on comprend que pour eux, on vient vraiment d' une autre planete. Par ailleurs, les habitants sont ravis qu' on vienne decouvrir leur pays et leur culture, quelques mots en Kanada declenchent des tonnerres d' applaudissements et rien ne fait plus plaisir qu' un "India is a nice country".

Des rencontres riches et des dizaines de visages croises, souvent extraordinaires... on a vraiment de la chance.

dimanche 19 août 2007

Premier post pour un debutant

Comme le titre l'indique et apres suggestions de mes quelques partenaires, je me lance dans le blog. Apres avoir casse trois ecrans et deux tours, j'ai enfin compris comment je devais m'y prendre.
Le temps etant une denre rare ici puisque nous le dispensons avec parcimomie quand il ne s'agit pas de visiter, ni de boire des lassis, je vais exposer rapidement ce qui m'a le plus choque lors de mon arrivee en inde: la moustache.
Embleme enblamatique de virilite, arboree depuis la nuit des temps par nos ancetres, les gaulois (d'apres asterix) la portait jusqu'au torse, le moyen age l'a vue a la brosse, au second empire, c'etait les favoris, mais les indiens... ils la portent avec classe.
En comparaison, les vikings etaient des pleutres; Charles Branson n'aurait jamais du etre un cow-boy, ni Chuk Norris un karateka. Les asiatiques sont des petits joueurs, et certains disent meme que le createur s'est inspire d'eux.
Chaque homme a sa moustache, et sa moustache est unique. Des qu'ils le peuvent, ils l'ont. Toujours soignee, toujours brossee, celui qui n'en a pas est devisage par les autres: "pourquoi, mais pourquoi, n'en as tu pas?"
Mais pourquoi la portent-ils? Je n' ai pas reussi a trouver la reponse a cette question fondamentale. Seulement des brides de renseignements...
Par moment, ils leur arrivent de la carresser: superstition, coquetterie, seduction ? Apres chaque repas ( avec les doigts) ils la rincent: coquetterie? On approche...
Mais le plus surprenant dans tout ca, et j' ai mis plusieurs jours a le remarquer: les statuts divines, rupestres et autres peintures la portent aussi fierement. Impressionnant, depuis le creation du culte hindou, la moustache est de rigeur. Par la suite, j'ai constate qu'aucune statue n'echappait a la regle: phenomene de mode intemporel?
Voila, je sais que ce post ne fais pas avance l'humanite, mais il s'agit d'un phenomeme national qui merite qu'on s'y attarde.
Au programme pour la suite: La circulation, ou comment mourrir 1324641fois en prenant le bus, et le balancement de tete des indiens: techniques, significations,...
Chers lecteurs a bientot

vendredi 17 août 2007

Mamallapuram - 16,17 aout

Arrivee en fin de matinee a Mamallapuram, le grand port de l'empire Pallava (7-8eme siecle). C'est le plus vieux de ce qu'on a vu. Ici les temples ne sont pas construits, mais excaves : on part d'une tres grosse pierre (bloc de granit) qu'on trouve dans le paysage local et on en fait un temple, in situ. Apres, on met 6 touristes (et un John indien qui n'a pas pu s'empecher de sauter dans le cadre) et ca donne ca :



Ici, un "simple" bas relief de 5-6 metres de haut, representant l'ascese d'Arjuna (le heros du Mahabaratta), a gauche, sur un pied, les mains jointes au dessus de la tete. Shiva le recompense de sa piete (a sa droite). toute la creation assiste a la scene... dont de petits elephanteaux entre les jambes de leurs parents...



Ici aussi, farniente, plage (se rouler dans les vagues...), poissons et gambas delicieux...

Pondicherry - 15 aout! "I love India" day


Pondicherry... un petit paradis! Rues propres... Calme... On ne se croirait presque pas en Inde.
Partie de palet-billard dans la rue avec Sebastien l'indien qui parle (un peu) francais (ahhh la colonisation). Drapeaux et noms de rue francais.
Bonne bouffe, steack et cocktail...
Shopping...
60 ans de l'independance de l'Inde... pas vu grand chose. On a entendu une fanfare au loin, on a vu que tout le monde etait au parc en train de se dorer au soleil et que la plupart des magasins etaient fermes. Et qu'il y avait plein de drapeaux indiens en plastique partout...
Vie pepere, pause dans notre periple... Une journee entiere sans transports!!

Gongakondacholapuram (a vos souhaits) et Chidambaram (a vos amours) - 14 aout

Autre temple Cola, plus isole, en pleine campagne tamoule.

Le clou : cette magnifique statue de Shiva recompensant son serviteur, qui ne serait autre que Rajaraja le fondateur du temple. La couronne de fleur est superbe, la gestuelle tres douce.

Du tamoul ancien...


Des amoureux...

Temple de Chidambaram, dedie a la danse... Entre Gangagnagngagna et Pondicherry. Ambiance tres speciale... Longs corridors sombres, puja au son des tambourins tribaux... Benjamin pourra peut etre vous mettre des photos plus evocatrices. Un coup de coeur pour moi!



Tanjore - 13 aout

Depart en bus depuis Trichy, trajet de 2h30 vers Tanjavur (Tanjore), capitale de l'empire cola et son magnifique temple (8 a 12eme siecle apres JC), aui semble fait en terre cuite... Soleil magnifique, grand bleu et ocre se melent au vert des palmiers...



Kali, forme de Parvati, l'epouse de Shiva, est terrible. En chevauchant son lion, elle terrasse le demon-buffle, scene tres populaire de l'iconographie des temples hindous.



les voyages forment la jeunesse

Nos trois valeureux protagonistes ont quitte leur refuge d' H.D.Kote et se lancent a la conquete de l' Inde du Sud. En chemin ils sont rejoint par Benjamin le Franklinois, Nicolas le Broussaisien (Broussais un jour...) et Estelle la designer textile (ou l' Artiste si vous voulez lui faire plaisir).

Notre principal destrier c' est le bus. Les trajets sont une belle occasion de decouvrir la campagnes indienne, les champs laboures a l' araire comme du temps de nos parents (non, je sais de nos arriere grand-parent c' etait une petite blague). Ces trajets peuvent cependant etre un peu penibles, quand le bus s' arrete tous les 100m pour charger des passagers alors que vraiment il n' y a plus de place et que l' on a deja chacun un enfant et une grand mere assis sur les genoux... Le supplice supreme est de prendre un bus "Deluxe" et de beneficier du dernier Bollywood en version vert fluo et rose et sa B.O. indienne originale a plein tube. Je prefere encore le bruit du moteur et du grincement de la boite de vitesse a chaque changement.
Les gares routieres sont un vaste entremelas ou le premier qui trouve le bon bus gagne un paquet de cacahuete. Apres le jeu consiste a courir le plus vite possible pour monter quand il y a encore de la place et caser nos sacs le mieux possible. Les gares sont aussi pour nous un haut lieu gastronomique ou nous degustons souvent le matin un "masala tea", the au lait et aux epices servi a peu pres partout et vraiment delicieux (c' est mon avis pas celui de certains ardents defenseurs du cafe noir sans sucre). A l' heure du dejeuner nous prenons generalement un "tali": plateau repas compose de riz et de cinq ou six sauces servis sur une feuille de bananier. Le piege est de tomber sur le piment qui est invariablemnet cache dans chaque plat, on est alors condamne a pleurer et a se moucher en silence jusqu' a la fin du repas. Le soir nous nous offrons un restaurant un peu plus haut de gamme, et savourons la cuisine indienne: Quentin craque pour le poulet Tandoori, Florence pour le Dal (preparation a base de lentilles) et pour moi rien ne vaut un Lassi (boisson a base de lait fermentee).
Pour dormir nous profitons des innombrables Lodge: trois chambres doubles equipes d' un "fan" (indispensable) et d' un baquet pour prendre sa douche (matin et soir parce qu' en ce moment on transpire plus d' eau qu' on fait pipi ce qui inquiete beaucoup certains collegues medecins)

Au cours de ce voyage nous decouvrons des endroits magnifiques et parfois paradisiaques mais egalement une grande misere, en particulier dans les gares et a l' entree des sites touristiques: Les villes sont pleines de sans-abri, les mendiants sont des enfants ou des estropies. La vie est tellememt facile pour nous, dans ce pays ou notre pouvoir d' achat est demeusur! Le contraste prend souvent a la gorge et est parfois difficile a supporter.

Chaque journee est pleine de decouvertes sur l' architecture, la religion, l' histoire que nous pourrons bientot partager avec vous cher lecteur.

Tiruchirappali - 12 aout

Apres un ptit trajet de train de 15h45 a Mysore Arrivee Tiruchirapally 4h du mat (parfait comme horaire), nous nous installons dans un bel hotel, retrouvons tout le monde, c'est a dire : Benjamin (mon pote!) et Nicolas (de Flo) qui a fait la mega surprise de venir a sa belle dans le secret le plus total; puis Estelle, une copine faite a HD Kote, qui etait pour un mois dans le couvent de Padukote.


Six vaillants compagnons lances a la decouverte du Tamil Nadu.

1ere etape donc, 12 aout, Tiruchirappali (Trichy)

Son temple avec ses hautes tours portails (gopuram) peinturlurees :




Statue de Garuda l'aigle monture de Vishnu, en pierre du 12eme siecle peinte (et repeinte frequemment).



Une belladonna et son miroir :



Un pelerin venant de Tirupatti, la ville sacree de l'Inde du Sud ou l'on fait don de ses cheveux aux dieux :


Le clou du temple de Srirangam de Tiruchirappali : les cavaliers, magnifiques.

Une mendiante-devote (Mysore)



samedi 11 août 2007

Depart du couvent...

Ce matin meme, depart de la communaute... Non sans emotion!

Hier soir, grande fete au couvent que nous avons organisee pendant toute la semaine... Discours, sketchs, jonglage, rock, gymnastique acro, choregraphie... Beaucoup de rires! Et la chanson de fin, reprise par les soeurs, inoubliable, sur l'air de Vive le vent d'hiver...

Sr Dr Hilda :



Flo, Maria, Jennifer (les deux novices), Margot, Nirumala (la "candidate") :


Flo et moi en locaux...


Flo et Margot


Les trois!


Diner de fete prepare par nos soins! Pate de campagne, sardines a l'huile (amenes de france) et pizza (home made), puree de pomme de terre (pas de la mousseline, de la vraie!), poulet, tartes bananes chocolat, crepes au sucre... Un regal!

Edouard reconnaitra peut etre Sr Placid a droite? En tout cas, elle se souvient tres bien de toi! A sa gauche, Jacintha (ce sont les deux "jumelles" que nous confondions au depart...)

Sr Edvina, social worker energique!



un pays pas si developpe

A Bangalore, nous avons pu decouvrir l' Inde moderne, en pleine expansion economique. Cependant ce pays reste en voie de developpement et rencontre plusieurs problemes qui en temoignent.

Tout d' abord il y a un manque d' energie: L' essentiel de la production va a l' industrie et a l' agriculture; si bien que dans certains villages, il n' y a de l' electricite que le matin ou l' apres midi, en alternant une semaine sur deux. La principale source reste les centrales thermiques, cependant l' Etat a fait construire de grands barrages et des centrales nucleaires (en secret parce que les gens ne sont pas contents, le nucleaire c' est mal.)
La distribution d' electricite est aleatoire: A Bangalore, meme dans les beaux quartiers, les coupures de courant sont frequentes et peuvent etre prolongees. Dans le pire des cas elles durent quelques secondes puis la lumiere revient en un eclair et ainsi de suite, cela donne un effet stroboscopique amusant au debut et irritant a la fin. A H.D.Kote, cela desorganise l' hopital: brutalement on ne peut plus avoir de radio ou d' echographie pendant une duree indeterminee. On a ainsi pu assister a quelques operations mineures realisees a la lumiere d' une torche a la batterie vacillante! c' est pourquoii les soeurs viennent d' investir dans un generateur (qui a d' ailleurs ete beni par un pretre lors d' une emouvant ceremonie). Un effet secondaire notable de ces coupures est que quand les ouvriers qui travaillent a agrandir l' hopital n' ont pas pu avancer la journee faute de courant, ils travaillent la nuit et la perceuse comme berceuse...

L' Inde souffre egalement d' infrastructures insuffisantes: Les routes sont en mauvais etat, souvent abimees par la mousson. De plus les transports routiers et ferroviere sont tres lents. les bus ont une vitesse de pointe a 40 km/h (en descente, apres avoir eteint le moteur pour economiser un peu d' essence). Les deplacements reste donc difficiles, malgre les 1000km d' autoroutes construits chaque annee. A Bangalore, l' urbanisme n' a pas suivi la croissance de la ville: il en resulte des embouteillages formidables et la necessite de faire une priere avant de traverser la rue...

Les reserves en eau sont egalement limitees et cela provoque des conflits: par exemple entre le Karnataka et le Tamil Nadu il y a deux ans: Le premier a cree un barrage qui piquait l' eau du deuxieme, des emeutes ont eclate et les tamoules qui vivaient au Karnataka ont du quitter la region du fait de l' insecurite.

Voila pour mon petit cours, certaines informations demandent certainement a etre verifiee et confirmee, donc si vous en savez plus...

Grand jeu concours!


Quels sont les 7 animaux constituant le makara, animal mythique indien ? Ne pas tenir compte de son conducteur.


A vous de jouer! Le gagnant aura une surprise!
PS : avez vous vu le nouvel article sur la mythologie en dessous de l'article superstition ? enregistre comme brouillon, et publie apres l'autre, il apparait avant... Bref... Ya plein de photos! (Arnaud mon frere, c'est pour toi...)

jeudi 9 août 2007

supersitions

Prenez quelqu' un qui est fatigue, pale, avec des sensations de malaise quand il se leve ... Que faites vous? Vous l' emmenez chez le medecin, verifiez son hemoglobine et corrigez son anemie? On voit bien que vous n' etes pas un habitant d' H.D.Kote!Quand on a ces symptomes ici, il faut aller voire une femme specialisee qui vous explique de maniere convaincante que vous avez ete probablement empoisonne par votre voisin la semaine derniere (d' ailleurs vous aviez bien remarque qu' il avait un sourir louche), le seul moyen de s' en sortir est d' acheter la Super Potion qu' elle vous vendra a tarif preferentiel, parce que c' est vous. L' effet immediat du produit est de faire vomir, comme ca on est plus fatigue, on a mal au ventre, ca valait le coup...

Les patients qui consultent au Saint mary's centre sont souvent passes par la case "gri-gri" avant. Ainsi les enfants qui ont de la fievre portent regulierement des "Mantras" autour du cou ou de la taille: ce sont de petits morceaux de papiers sur lesquels est inscrit une priere qui est vendue un peu partout au prix de 50 Roupies. C' est vrai que cela fait moins mal qu' une injection de Diclofenac.

Une maniere efficace de ne pas tomber malade est d' eloigner les esprits mauvais: c' est assez simple il suffit de mettre des feuilles aux vertus magiques dans un petit sac qu' on accroche autour d' une ficelle (differente de celle ou il y a le Mantras, il ne faut pas tout melanger).
Cependant pour les nouveaux-nes, ce n' est pas suffisant. En effet ceux-ci sont particulierement vulnerables, si une personne du voisinage a le malheur de dire qu' il le trouve mignon, cela lui jette un mauvais sort! Il faut donc toujours maquiller Bebe, un point noir sur le front, l' autre sur la joue, est-ce pour le rendre moche ou pour faire peur au demon?
Attention, on passe a la categorie superieure, pour les sujets particulierement fragiles: un nouveau-ne, vivant apres une serie de fausses-couches ou d' enfants morts en bas age. Le mieux pour le proteger est de lui percer immediatement l' oreille, si il ne s' infecte pas, il survivra.
Si par malheur ces precautions ne suffisent pas et que l' enfant tombe malade et ce met a crier, vous pourrez toujours prendre un charbon ardent et lui dessiner un carre autour du nombril, il continuera a crier, mais au moins vous saurez pourquoi..

Les patients accordent enormement d' importance a ces superstitions, si le traitement prescrit met trop de temps a agir, ils n' hesiteront pas a retirer un patient de l' hopital pour lui faire faire un Mantra qui sera sans doute plusapproprie.
On retrouve ces croyances dans leur relation a la medecine: L'ausculation au stethoscope a une vertu "magique", les injections sont toutes puissantes. Je pense que cette attitude existe en France: Pourquoi un medecin tape systematiquement les reflexes de son patient qu' il vienne pour un rhume ou pour une otite, si ce n' est pour effectuer un rituel, qui permettra une meilleurs efficacite des poudres de perlimpim prescrites?

Histoires de mythologie

Photos des sculptures des temples de Belur et Halebid a l'appui, voici quelques histoires des epopees fondatrices de l'Inde...


L'histoire de Narasimha :



Narasimha, une des nombreuses incarnations de Vishnu, etripe le demon Iranu Kanpoche. Mais comment fait-il ? En effet, ce demon malin a prie Brahma dans des temps ancestraux, qui lui est apparu au coeur d'une foret epaisse... Devant sa ferveur, le dieu lui propose de realiser un voeu. Iranu dit alors : " Je ne veux pouvoir etre tue ni par un homme, ni par un animal, ni le jour, ni la nuit, ni a l'interieur, ni a l'exterieur et par aucune arme! ". Son voeu est exauce. Mais il a affaire a plus fort que lui. Vishnou se transforme en Narasimha, mi-lion, mi-homme, vient au logis du demon au lever du jour, et le tue a mains nues sur le pas de sa porte... Vous le voyez ici faire un joyeux collier des intestins du demon...



Voici Padmini, la femme parfaite :


Son visage est decompose en tiers harmonieux, front-levre superieure-menton, et represente le septieme de sa taille. Ses yeux sont ceux du poisson, ses sourcils sont en arc-en-ciel, et sa figure ressemble a la lune. Elle a le pied arque, ce qui assure la richesse, et le pied grec (deuxieme orteil plus long que le premier), ce qui lui permet de dominer son mari!!! En contrepartie, elle a pour devoir de venerer les pieds de son mari une fois par an. Mais, dites-moi, pour vous, en quoi est-elle la femme parfaite ?



Vishnu-nain : Vamana.


Vishnu est encore bien jeune et veut conquerir le monde. Mais le monde est aux mains d'un .... demon! Incroyable! Ruse comme a son habitude, Vishnu se transforme en nain. Il se presente au demon : " Voila, je ne suis qu'un pauvre nain, et je voudrais posseder un lopin de terre de la taille de trois de mes pas." Le demon ne suit pas les conseils du sage a ses pieds qui pressent une embrouille et, rigolant, accorde au nain ce qu'il desire.
AHAHA!! Vishnu se transforme en geant, et fait trois pas : un pas sur le ciel, un pas sur la terre, et le troisieme sur la tete du demon qui meurt en criant "Araaaagh, damned, je me suis fait eu, je suis mort,Vishnu m'a tueR!".

Nataraja :


Shiva dans sa forme roi de la danse Nataraja fete la mort du demon elephant en dansant sur sa tete et en tenant dans ses mains les pattes arriere de l'animal retourne en doigt de gant, sa peau lui faisant une cape... Mignon...
Krishna le polisson :

Ici, Krishna a gauche, qui a vole les fleurs du jardin d'Indra se fait poursuivre par le proprietaire a dos d'elephant, a une telle vitesse que sa femme fait du tape-cul sur la banquette arriere...


Je vous propose encore quelques histoires, en attendant de trouver les photos qui vont avec!

Une scene du Mahabahrata, l'epopee relatant les aventures des 5 freres Pandava :

Arjuna est remporte le concours organise par un roi pour marier sa fille. "Aura la main de ma fille celui qui embrochera l'oeil de ce poisson accroche a un mat, apparaissant par intermittence derriere des pales tournoyantes. Il ne devra regarder pour ajuster son tir que le reflet du poisson dans un vase rempli d'huile...". Et il l'a fait!

Son frere est si fort qu'il empile les elephants derriere lui comme Obelix empile les romains.

Une autre belle histoire, que l'on voit aussi representee a Angkor au Cambodge (la culture indienne a traverse les frontieres, sans periode d'occupation territoriale) : le barattage de la mer de lait.

Demons et dieux mortels se battent depuis des temps immemoriaux. Vishnu, qui est un dieu immortel, leur propose d'arreter ces chamailleries et de s'allier pour atteindre l'immortalite. Le secret de cet etat repose au fond de la mer de lait au centre de laquelle se trouve une immense montagne. Demons d'un cote et dieux mortels de l'autre mettent leur force en commun pour faire pivoter la montagne en tirant sur un serpent geant emmaillote sur sa circonference. Le fond de l'ocean est cense remonter a la surface par le mouvement engendre. Pas de bol! La montagne s'enlise sous l'action des demons et dieux... Vishnu, qui a plus d'un tour dans son sac, se transforme en l'animal dote de la carapace la plus solide qui soit : la tortue! et se place sous la montagne pour la soulever. C'est alors que le processus produit l'effet voulu et le nectar d'immortalite jaillit a la surface. Fin de l'histoire ? Non! Vishnu n'a jamais voulu donner l'immortalite aux demons. Il se transforme en jolie femme et distrait les demons le temps que les dieux boivent le nectar. Immortels, ils font alors une bouchee des demons...