Notre sejour a Bangalore a ete l' occasion d' y visiter le Saint John's hospital, prestigieux dans la region, afin d'avoir un apercu de la medecine de pointe indienne.
Nous sommes surpris de prime abord quand nous comprenons que cet etablissement est totalement prive, et catholique. L' administration est sous l'autorite directe de l'eveque et une partie du campus est reservee aux soeurs de la communaute franciscaine qui se destinent a etre medecin ou infirmiere. Cette "clinique" est egalement responsable de la formation des soignants et de laboratoires de recherche.
Les systemes prive et public cohabitent ainsi, le premier ayant l' avantage d'etre mieux equipe et le second d'etre gratuit. Nous ne retrouvons cependant pas la-bas les standards europeens, les chambres sont des dortoirs (exceptees les "special rooms" qu' il faut payer plus cher) et c' est la famille qui a en charge une partie du travail : faire la toilette, amener les repas et aller acheter les medicaments a la pharmacie centrale. Cependant les medecins sont tres competents et l'hopital dispose d' une IRM, d'un centre de dialyse et d'une unite de soins intensifs comme on a chez nous (la seule difference est qu' ils y recoivent regulierement des morsures de serpents, c'est sur que sur le sujet on seche un peu).
Notre prochaine etape de "tourisme medical", le Gouvernement Hospital d' H.D.Kote. A suivre...
samedi 28 juillet 2007
Moments de vie a l'hopital d'H.D.Kote
Comme nous vous l'avons precise et image maintes fois deja, l'Inde n'est pas la France, et les patients ainsi que leur rapport au medcin suivent le meme chemin.
Est ce que chez nous, pour faire accoucher quelqu'un, on lui crie dessus, que ce soit a coups de "mouki", de "makis", ou meme de "rouleaux de printemps"?
Voici donc quelques anecdotes ou fonctionnements qui nous ont amuse ou etonne.
Peut etre aurez vous le meme humour que nous?... alors si vous savez deja qu'il n'en est rien, passez au spot suivant ou... faites nous rire vous aussi!
- Le docteur est un magicien.
Voila un principe de base qui est celui de tout patient se presentant en consultation aupres du Dr Lobo.
. Tout symptome a une explication, que le medecin est tout de meme paye pour trouver sans examens (ca va bien tout ca, mais a 30 centimes d'euro la consultation, elle ne va pas non plus dire qu'elle ne sait pas!), et necessite des medicaments, ceux ci devant permettre de se sentir gueri dans les heures qui suivent.
. Ainsi, le ceremonial prend toute son importance, et si celui-ci est entache... c'est que le medecin est une tache. Alors, on ne retournera plus le voir la prochaine fois, qu'il s'agisse d'un simple infarctus voire meme d'un rhume (grave maladie qui peut necessiter plusieurs jours d'hospitalisation, une reassurance a toute epreuve, et bien sur, une panoplie d'antibiotiques sous doses et donnes 1 a 2 jours qui permettent d'etre certain que, plus jamais, le patient n'aura les memes bacteries. Ou plutot si, mais en resistantes).
. Le definition du mot "medecin" dans l'encyclopedie indienne est la suivante: "Celui qui a un sthetoscope autour du cou et le pose sur le patient ou ses habits". Les criteres sont donc stricts.
Le stheto dans la poche, ca ne compte pas. Et les patients vous demanderont respectueusement de le ranger a sa place, autour du cou.
De meme, ce fascinant objet doit se poser a chaque consultation sur vous, a travers votre manteau et le 8 plis de votre sari. La, le medecin n'entend absolument rien, mais cependant, vous vous sentez deja en partie gueri.... mais j' avoue que le fait que le medecin n'entende rien nous semble tellement evident, que nous n'avons pas encore ose poser la question qui nous poursuit: Oreilles supersonniques ou foutage de gueule magnifique?
Le dieu Sthetoscope diagnostique tout. Un patient qui s'etait blesse au poignet a un jour insiste pour que je l'ecoute. Mais j'ai pu le rassurer: n'ayant rien entendu, j'etais ainsi certaine de l'absence de fracture...
. Le patient doit repartir avec une ordonnance. Ensuite, il marchandera avec vous pour ne pas les acheter, les trouvant trop cher. Mais, ne commettez pas l'impardonnable erreur de lui dire qu'il n'a besoin d'aucun comprime. C'est comme si vous lui annociez que la piqure d'anti-inflammatoires qu'il a recu dans les fesses ne soignera pas son insuffisance cardiaque! Goujat!
. Et un principe fondamental pour la route: la gravite d'une maladie est proportionnelle aux symptomes qu'elle engendre. La bronchite est grave car... on tousse. Le VIH ne l'est pas car... (juste pour voir si vous suivez)
. Avant de quitter, contents, votre cabinet de consultation, les patients les plus reconnaissants joigneront leurs mains pour vous prier et rendre grace en votre nom. Paternalisme, quand tu nous tiens...
Mais ne generalisez pas tous mes propos non plus, ces considerations etant parfois basees sur les categories de patients qui m'ont le plus etonne.
- Les dix commandements de la grossesse.
. Dans les trois mois suivant ton mariage, enceinte du mari que tu n'as pas choisi tu tomberas.
. Un medecin tu consulteras, qui devrait pouvoir t'affirmer,des ton premier jour de retard de regle, sans test de grossesse, si enceinte tu es ou pas.
. A la premiere et seule echographie, qui se deroulera au terme ou tu l'accepteras, le sexe de l'enfant tu demanderas. Le medecin ne te repondra pas.
. Des vergetures plein le ventre tu auras (peau sombre oblige).
. Ton poids tu doubleras, petit bebe ou pas.... OK, la, j'en rajoute un peu.
. Ton accouchement et les mois qui suivront ta famille paiera, chez elle tu retourneras. Le mari n'a pas non plus son mot a dire dans l'histoire. Il n'est que le papa que je sache!
. Ton enfant, par un sitting de meres, belles-meres, et autres femmes d'identite indetermine, accueilli sera. Encore une fois, le papa, s'il veut etre present, de l'autre cote de la porte sera.
. Apres la naissance, un bonnet pendant quelques mois tu porteras. Car nous savons tous qu'un accouchement fatigue. Et quand on est fatigue, on attrape froid. Alors mieux vaut prevenir que guerir. Et meme s'il fait une chaleur a crever, le raisonnement n'en est pas altere.
. A ton enfant, aucun nom tu ne donneras. Celui-ci sera choisi plusieurs mois apres, selon une coutume qui nous est encore mysterieuse. Est-ce lie a la mortalite infantile, qui pousse a considerer un enfant comme viable seulement lorsqu'il a deja survecu quelques mois? La question reste en suspend.
. Devant la beaute d'un bebe, jamais tu ne t'exprimeras. Dire qu'un bebe est beau attire vers lui les mauvais esprits. Mais les etrangers, c'est une autre histoire. Ne rentrant pas dans leur systeme de pensee, ils ont le droit.
-Quelques motifs plaisants de consultation:
. Le patient qui arrive, s'assoie sur la chaise, refuse d'indiquer un seul de ses symptomes, et adresse au medecin une question sans reponse: "Docteur, dites moi ce que j'ai."
. "Je marie ma fille dans trois jours, et je voudrais que vous la rendiez en forme et en bonne sante".
. "J'ai 25 ans et deux enfants, mon uterus est donc devenu inutile, voire nuisible. Pourriez vous me l'enlever afin que je n'ai plus mes regles?"
. "J'ai mal partout, je voudrais donc un "full-body-scan"" (a traduire par "echographie corps entier").
En esperant que ces anecdotes ou generalites vous ont encore un peu aide a conceptualiser le rapport a la sante de ces populations indiennes villageoises, je vous dit a tres bientot. On essaiera de poster des nouvelles avant le week-end prochain.
Et si vous voulez ne retenir qu'une chose: on se plait, la detente est au rendez vous, et nous nous sentons, jour apres jour, toujours plus chez nous. Ce sejour est un pur bonheur.
Est ce que chez nous, pour faire accoucher quelqu'un, on lui crie dessus, que ce soit a coups de "mouki", de "makis", ou meme de "rouleaux de printemps"?
Voici donc quelques anecdotes ou fonctionnements qui nous ont amuse ou etonne.
Peut etre aurez vous le meme humour que nous?... alors si vous savez deja qu'il n'en est rien, passez au spot suivant ou... faites nous rire vous aussi!
- Le docteur est un magicien.
Voila un principe de base qui est celui de tout patient se presentant en consultation aupres du Dr Lobo.
. Tout symptome a une explication, que le medecin est tout de meme paye pour trouver sans examens (ca va bien tout ca, mais a 30 centimes d'euro la consultation, elle ne va pas non plus dire qu'elle ne sait pas!), et necessite des medicaments, ceux ci devant permettre de se sentir gueri dans les heures qui suivent.
. Ainsi, le ceremonial prend toute son importance, et si celui-ci est entache... c'est que le medecin est une tache. Alors, on ne retournera plus le voir la prochaine fois, qu'il s'agisse d'un simple infarctus voire meme d'un rhume (grave maladie qui peut necessiter plusieurs jours d'hospitalisation, une reassurance a toute epreuve, et bien sur, une panoplie d'antibiotiques sous doses et donnes 1 a 2 jours qui permettent d'etre certain que, plus jamais, le patient n'aura les memes bacteries. Ou plutot si, mais en resistantes).
. Le definition du mot "medecin" dans l'encyclopedie indienne est la suivante: "Celui qui a un sthetoscope autour du cou et le pose sur le patient ou ses habits". Les criteres sont donc stricts.
Le stheto dans la poche, ca ne compte pas. Et les patients vous demanderont respectueusement de le ranger a sa place, autour du cou.
De meme, ce fascinant objet doit se poser a chaque consultation sur vous, a travers votre manteau et le 8 plis de votre sari. La, le medecin n'entend absolument rien, mais cependant, vous vous sentez deja en partie gueri.... mais j' avoue que le fait que le medecin n'entende rien nous semble tellement evident, que nous n'avons pas encore ose poser la question qui nous poursuit: Oreilles supersonniques ou foutage de gueule magnifique?
Le dieu Sthetoscope diagnostique tout. Un patient qui s'etait blesse au poignet a un jour insiste pour que je l'ecoute. Mais j'ai pu le rassurer: n'ayant rien entendu, j'etais ainsi certaine de l'absence de fracture...
. Le patient doit repartir avec une ordonnance. Ensuite, il marchandera avec vous pour ne pas les acheter, les trouvant trop cher. Mais, ne commettez pas l'impardonnable erreur de lui dire qu'il n'a besoin d'aucun comprime. C'est comme si vous lui annociez que la piqure d'anti-inflammatoires qu'il a recu dans les fesses ne soignera pas son insuffisance cardiaque! Goujat!
. Et un principe fondamental pour la route: la gravite d'une maladie est proportionnelle aux symptomes qu'elle engendre. La bronchite est grave car... on tousse. Le VIH ne l'est pas car... (juste pour voir si vous suivez)
. Avant de quitter, contents, votre cabinet de consultation, les patients les plus reconnaissants joigneront leurs mains pour vous prier et rendre grace en votre nom. Paternalisme, quand tu nous tiens...
Mais ne generalisez pas tous mes propos non plus, ces considerations etant parfois basees sur les categories de patients qui m'ont le plus etonne.
- Les dix commandements de la grossesse.
. Dans les trois mois suivant ton mariage, enceinte du mari que tu n'as pas choisi tu tomberas.
. Un medecin tu consulteras, qui devrait pouvoir t'affirmer,des ton premier jour de retard de regle, sans test de grossesse, si enceinte tu es ou pas.
. A la premiere et seule echographie, qui se deroulera au terme ou tu l'accepteras, le sexe de l'enfant tu demanderas. Le medecin ne te repondra pas.
. Des vergetures plein le ventre tu auras (peau sombre oblige).
. Ton poids tu doubleras, petit bebe ou pas.... OK, la, j'en rajoute un peu.
. Ton accouchement et les mois qui suivront ta famille paiera, chez elle tu retourneras. Le mari n'a pas non plus son mot a dire dans l'histoire. Il n'est que le papa que je sache!
. Ton enfant, par un sitting de meres, belles-meres, et autres femmes d'identite indetermine, accueilli sera. Encore une fois, le papa, s'il veut etre present, de l'autre cote de la porte sera.
. Apres la naissance, un bonnet pendant quelques mois tu porteras. Car nous savons tous qu'un accouchement fatigue. Et quand on est fatigue, on attrape froid. Alors mieux vaut prevenir que guerir. Et meme s'il fait une chaleur a crever, le raisonnement n'en est pas altere.
. A ton enfant, aucun nom tu ne donneras. Celui-ci sera choisi plusieurs mois apres, selon une coutume qui nous est encore mysterieuse. Est-ce lie a la mortalite infantile, qui pousse a considerer un enfant comme viable seulement lorsqu'il a deja survecu quelques mois? La question reste en suspend.
. Devant la beaute d'un bebe, jamais tu ne t'exprimeras. Dire qu'un bebe est beau attire vers lui les mauvais esprits. Mais les etrangers, c'est une autre histoire. Ne rentrant pas dans leur systeme de pensee, ils ont le droit.
-Quelques motifs plaisants de consultation:
. Le patient qui arrive, s'assoie sur la chaise, refuse d'indiquer un seul de ses symptomes, et adresse au medecin une question sans reponse: "Docteur, dites moi ce que j'ai."
. "Je marie ma fille dans trois jours, et je voudrais que vous la rendiez en forme et en bonne sante".
. "J'ai 25 ans et deux enfants, mon uterus est donc devenu inutile, voire nuisible. Pourriez vous me l'enlever afin que je n'ai plus mes regles?"
. "J'ai mal partout, je voudrais donc un "full-body-scan"" (a traduire par "echographie corps entier").
En esperant que ces anecdotes ou generalites vous ont encore un peu aide a conceptualiser le rapport a la sante de ces populations indiennes villageoises, je vous dit a tres bientot. On essaiera de poster des nouvelles avant le week-end prochain.
Et si vous voulez ne retenir qu'une chose: on se plait, la detente est au rendez vous, et nous nous sentons, jour apres jour, toujours plus chez nous. Ce sejour est un pur bonheur.
B'lore
La semaine derniere nous sommes partis en excursion quatre jours dans la Silicon Valley indienne: Bangalore, charmante petite bourgade de 12 millions d' habitants (et combien de vaches? ).
Nous debarquames a la gare routiere avec un objectif : atteindre "Bellandur", un ami stagiaire la-bas nous y attend. Entasse dans un rickshaw nous commencons la traversee de la ville... puis de la campagne... puis de la ville... Nous dubitons de plus en plus sur nos chances d'arriver a destination. Notre chauffeur a-t-il compris qu'il devait nous ramener a Mysore? Tout a coup, nous voyons emerger de nulle part des tours modernes: AOL, ACCOR, CAPGEMINI... bienvenue dans l'Inde du troisieme millenaire!
Francois rejoint, commence notre deuxieme mission : Arriver a son appartement. Au debut ca a l'air facile, il suffit de traverser la rue... Oui mais quelle rue! L' autoroute locale, ou bus, scooter et pietons s'entremelent a un rythme d'enfer, les conducteurs sachant manifestement mieux ou est le klaxon que le frein. Nous comprenons vite que si Bangalore se develope a grande vitesse, les infrastructures ne suivent pas, la circulation dans la ville est dantesque et les embouteillages legendaires.
Nous profitons de ce sejour pour retrouver nos reperes: Biere et steack frites au diner (ce n' est pas un luxe mais essentiel pour prevenir l' anemie par carence martiale qui nous menacait, pauvre de nous) et une apres-midi au centre commercial entre Levi's et Thomas Hilfiger. Par chance (ou malchance, ca depend du point de vue XX ou XY) c' est les soldes et les tentations sont nombreuses. Ce "mall" est tres surprenant: on pourrait etre n' importe ou, a Paris, New York ou Hong-Kong; les boutiques, la decoration et meme la delicieuse musique de fond seraient les memes. Comme quoi il existe peut-etre une "culture occidentale", que l'on retrouve sur tous les continents. Esclaves de la societe de consommation, nous finissons par acheter le nouvel "Harry Potter", histoire d' avoir un sujet de dispute pour savoir qui commencera a le lire et d'ouvrir un debat avec vous chers lecteurs "pensez-vous qu'Hermione finira avec Voldemort?"
Grace a Francois, nous avons l' occasion de rencontrer des personnes de notre age, jeunes professionnels dynamiques venus a Bangalore pour construire leur carriere. Parmis eux, un jeune couple nous assaille de questions sur la France car ils rentrent a l'INSEAD en septembre prochain. Une probleme crucial est "est-il possible de manger vegetarien en France?" et "trouverons-nous les memes epices qu'ici?". Nous realisons que 200 millions d' Indiens ont le niveau de vie francais (ou plus). A cote d' un pays qui se develope a cette vitesse, notre France est bien petite et "plus ancienne"- ou vieille.
Voila nos impressions sur un autre aspect de l' Inde, les gens qui y evoluent paraissent quasiment aussi etrangers aux villages tels qu' H.D.Kote que nous le sommes... Mais le plus important dans tout ca n'est-ce pas de savoir enfin si Harry Potter meurt a la fin?
Nous debarquames a la gare routiere avec un objectif : atteindre "Bellandur", un ami stagiaire la-bas nous y attend. Entasse dans un rickshaw nous commencons la traversee de la ville... puis de la campagne... puis de la ville... Nous dubitons de plus en plus sur nos chances d'arriver a destination. Notre chauffeur a-t-il compris qu'il devait nous ramener a Mysore? Tout a coup, nous voyons emerger de nulle part des tours modernes: AOL, ACCOR, CAPGEMINI... bienvenue dans l'Inde du troisieme millenaire!
Francois rejoint, commence notre deuxieme mission : Arriver a son appartement. Au debut ca a l'air facile, il suffit de traverser la rue... Oui mais quelle rue! L' autoroute locale, ou bus, scooter et pietons s'entremelent a un rythme d'enfer, les conducteurs sachant manifestement mieux ou est le klaxon que le frein. Nous comprenons vite que si Bangalore se develope a grande vitesse, les infrastructures ne suivent pas, la circulation dans la ville est dantesque et les embouteillages legendaires.
Nous profitons de ce sejour pour retrouver nos reperes: Biere et steack frites au diner (ce n' est pas un luxe mais essentiel pour prevenir l' anemie par carence martiale qui nous menacait, pauvre de nous) et une apres-midi au centre commercial entre Levi's et Thomas Hilfiger. Par chance (ou malchance, ca depend du point de vue XX ou XY) c' est les soldes et les tentations sont nombreuses. Ce "mall" est tres surprenant: on pourrait etre n' importe ou, a Paris, New York ou Hong-Kong; les boutiques, la decoration et meme la delicieuse musique de fond seraient les memes. Comme quoi il existe peut-etre une "culture occidentale", que l'on retrouve sur tous les continents. Esclaves de la societe de consommation, nous finissons par acheter le nouvel "Harry Potter", histoire d' avoir un sujet de dispute pour savoir qui commencera a le lire et d'ouvrir un debat avec vous chers lecteurs "pensez-vous qu'Hermione finira avec Voldemort?"
Grace a Francois, nous avons l' occasion de rencontrer des personnes de notre age, jeunes professionnels dynamiques venus a Bangalore pour construire leur carriere. Parmis eux, un jeune couple nous assaille de questions sur la France car ils rentrent a l'INSEAD en septembre prochain. Une probleme crucial est "est-il possible de manger vegetarien en France?" et "trouverons-nous les memes epices qu'ici?". Nous realisons que 200 millions d' Indiens ont le niveau de vie francais (ou plus). A cote d' un pays qui se develope a cette vitesse, notre France est bien petite et "plus ancienne"- ou vieille.
Voila nos impressions sur un autre aspect de l' Inde, les gens qui y evoluent paraissent quasiment aussi etrangers aux villages tels qu' H.D.Kote que nous le sommes... Mais le plus important dans tout ca n'est-ce pas de savoir enfin si Harry Potter meurt a la fin?
Visites en vrac - tout a 2 euros!
Petit recapitulatif de ce qu'on a visite lors de nos escapades le weekend.
Somnathpur. Temple hindou de l'epoque Hoysala, vers le 12-13eme siecle apres JC. Un ptit joyau un peu difficile d'acces! La photo que vous avez vu montre l'une des nombreuses statues d'une des nombreuses frises qui encadrent ce batiment. Il y en a des centaines! C'est cisele, magnifique. On en profite pour faire une petite revision de theologie indienne avec notre guide. Alors Vishnu, le protecteur, vit avec Lakshmi, la deesse de la prosperite, et se balade en aigle sur Garuda. Shiva, le destructeur, vit avec Parvati, la deesse de la puissance, et se balade en taureau, Nandi. Brahma, le createur, vit avec Saraswati, la deesse de la connaissance, et se balade en cygne. A chacun ses attributs. 4 bras ou plus, on est un dieu, deux bras, on est un homme (ou un dieu avec une apparence d'homme), et pas de bras, pas de chocolat (vous voyez qui ca vous parle).
Mysore. Le palais de maharajah! Il m'avait laisse un pale souvenir en 2001... certes ca n'est pas le plus beau monument de l'Inde. Mais quel temoignage! Les peintures qui ornent la salle des fetes montrent la realite de ce microcosme au debut du 20eme siecle. Dans l'Inde encore touchee par la famine, les maharajah de Mysore ne se refusaient rien. Les parades, les elephants, les brodures d'or, la porte d'argent massif, l'ivoire incruste dans le vois de santal, le faste, autant d'elements irreels dans la salete et la poussiere de l'Inde. Le must de l'epoque : faire venir de loin les meilleurs materiaux. Plus c'est loin plus c'est bien. Ainsi le marbre vient d'Agra (la ou il y a le Taj Mahal), la verriere de Glascow, etc etc.
A Mysore aussi, Chamundhi Hill. Une colline sacree, (l'une des collines les plus sacrees de l'Inde du Sud, nous informe un panneau a cote duquel siege une deuxieme annonce "Chamundhi Hill - a no plastic zone"). Interdit de jeter sa bouteille par la fenetre de la voiture, comme le ferait tout un chacun, au grand dam des ecologistes (Flo la premiere). Ici pas de plastique! Une foule fervente fait la queue pour rentrer dans le sanctuaire sous la tour-portail, le gopuram. Devant le temple, des fideles font leur puja (offrande) en eclatant une noix de coco sur le sol. Les debris sont ramasses par des mendiants. D'autres choisissent de nourrir les vaches sacrees en leur donnant la bequee a la main. A l'interieur, ils embrassent le sol et s'approchent du pretre, un brahmane torse nu arborant la ficelle en bandouliere qui les distinguent des autres castes, toutes inferieures. Celui ci leur applique le kum kum bindu entre les yeux, ce point de safran rouge qui fait la beaute des portraits indiens. Parfois, trois lignes de cendre blanche sont tracees sur le front, symbole de shiva. A trois reprises, les mains du fidele se chauffent sur la flamme d'une lampe a ghee (beurre huileux) et sont portees a son front et son crane, dans une sorte de caresse, comme pour impregner son esprit de la presence du dieu. Il est la, au fond, visible a travers une porte, derriere les brahmanes, ce dieu habille et serti de fleurs multicolores. ce jour-la, la sortie est obstruee un instant par une vache qui observe l'interieur.
Mais Chamundhi Hill, c'est aussi les marches qui descendent (pour nous...) vers la ville. Les pelerins, eux, font l'ascencion. Une femme a choisi de parer chaque marche de petales de fleurs oranges, collees a la pierre pour un temps ephemere par un peu de beurre de vache. Une autre, plus haut, fait bruler un peu de ce beurre multiusage toutes les 5 marches, et continue sa montee, laissant derriere elle une trainee de lumiere. Au milieu, un immense Nandi fait est venere. En bas, les singes nous accueillent.
Les indiens sont profondement religieux et croyants. Bien exceptionnels les athees!
Devaraja Market. les photos parleront! des etalages immenses de noix de coco, bananes, parfums, epices, couteaux, savons... Pour repondre a Sylvane ": les domes colores de l'etalage pris en photo ne sont pas destinees a la cuisine mais sont des pigments destines a la peinture, la teinture...
Srirangapatnam. Une forteresse a 20 km de Mysore. Influences islamiques. On entre dans une mosquee ou se deroule une classe de l'ecole coranique. Nos petits indiens recitent en arabe le coran de Mahomet. Plus loin, le pavillon d'ete du maharajah est couvert de peintures traditionnelles representant la victoire des indiens (aides par les francais) sur les anglais (toutes les occasions sont bonnes) au cours d'une bataille locale. Sur l'un des murs, des batiments sont representes, avec d'etonnantes erreurs de perspective, faisant apparaitre bien plus que l'image du batiment son patron deplie, pret a decouper comme sur une boite de Frosties.
KRS. Ahhhh le KRS!! Pas un mot sur ce lieu mythique de Mysore dans les guides europeens! Quelle merveille allions-nous trouver ? Tout le monde nous ressassait les oreilles avec le KRS. "Did you see the KRS?", meme refrain a chaque retour de week end. KRS, KRS, KRS. Somnathpur est bien anecdotique dans l'esprit d'un habitant de Mysore. Nous sommes alles au KRS, lieu adore des habitants de Mysore, qui s'y prelassent le dimanche : c'est un jardin avec fontaines et spectacle son et lumiere en contrebas d'un immense barrage a 1 heure du centre ville. Le plus interessant au KRS, c'est ca, voir des familles indiennes se baladant, assaillis comme des touristes sous la tour Eiffel, et mangeant des glaces dans leur cornet fluo. Nous avions fait le KRS, nous pouvions rentrer tranquille.
Bangalore, c'est un visage de l'Inde si different qu'un article entier y est consacre.
Madikeri. Nous y sommes ce weekend, petite station d'altitude, ou malheureusement il n'arrete pas de pleuvoir, ou nos projets de balade a travers la foret et les plantations de cafe sont ruines par l'avertissement introductif de l'agence de trek sur les sangsues qui tapissent les sentiers par cette periode humide, et ou la vue reputee magnifique du site de Raja Seat est effacee par une mer de brouillard. Nous nous sommes rattrapes en marchant jusqu'aux chutes d'Abi, assez spectaculaires. Et surtout, nous avons ete pris en stop pour les derniers kilometres par 3 indiens, la vingtaine, qui ont eu pitie de nous en poncho sous la bruine. Deux bossent pour Infosys, un geant du logiciel indien, a bangalore, et le dernier a Bombay, architecte. Rendez vous pour diner ce soir! Demain, une visite pour le moins intrigante : Namdroling, monastere tibetain en Inde du Sud, passant pour etre le plus grand en Asie. Une maniere de revenir sur les traces du Tibet que je decouvrais il y a tout juste un an...
Somnathpur. Temple hindou de l'epoque Hoysala, vers le 12-13eme siecle apres JC. Un ptit joyau un peu difficile d'acces! La photo que vous avez vu montre l'une des nombreuses statues d'une des nombreuses frises qui encadrent ce batiment. Il y en a des centaines! C'est cisele, magnifique. On en profite pour faire une petite revision de theologie indienne avec notre guide. Alors Vishnu, le protecteur, vit avec Lakshmi, la deesse de la prosperite, et se balade en aigle sur Garuda. Shiva, le destructeur, vit avec Parvati, la deesse de la puissance, et se balade en taureau, Nandi. Brahma, le createur, vit avec Saraswati, la deesse de la connaissance, et se balade en cygne. A chacun ses attributs. 4 bras ou plus, on est un dieu, deux bras, on est un homme (ou un dieu avec une apparence d'homme), et pas de bras, pas de chocolat (vous voyez qui ca vous parle).
Mysore. Le palais de maharajah! Il m'avait laisse un pale souvenir en 2001... certes ca n'est pas le plus beau monument de l'Inde. Mais quel temoignage! Les peintures qui ornent la salle des fetes montrent la realite de ce microcosme au debut du 20eme siecle. Dans l'Inde encore touchee par la famine, les maharajah de Mysore ne se refusaient rien. Les parades, les elephants, les brodures d'or, la porte d'argent massif, l'ivoire incruste dans le vois de santal, le faste, autant d'elements irreels dans la salete et la poussiere de l'Inde. Le must de l'epoque : faire venir de loin les meilleurs materiaux. Plus c'est loin plus c'est bien. Ainsi le marbre vient d'Agra (la ou il y a le Taj Mahal), la verriere de Glascow, etc etc.
A Mysore aussi, Chamundhi Hill. Une colline sacree, (l'une des collines les plus sacrees de l'Inde du Sud, nous informe un panneau a cote duquel siege une deuxieme annonce "Chamundhi Hill - a no plastic zone"). Interdit de jeter sa bouteille par la fenetre de la voiture, comme le ferait tout un chacun, au grand dam des ecologistes (Flo la premiere). Ici pas de plastique! Une foule fervente fait la queue pour rentrer dans le sanctuaire sous la tour-portail, le gopuram. Devant le temple, des fideles font leur puja (offrande) en eclatant une noix de coco sur le sol. Les debris sont ramasses par des mendiants. D'autres choisissent de nourrir les vaches sacrees en leur donnant la bequee a la main. A l'interieur, ils embrassent le sol et s'approchent du pretre, un brahmane torse nu arborant la ficelle en bandouliere qui les distinguent des autres castes, toutes inferieures. Celui ci leur applique le kum kum bindu entre les yeux, ce point de safran rouge qui fait la beaute des portraits indiens. Parfois, trois lignes de cendre blanche sont tracees sur le front, symbole de shiva. A trois reprises, les mains du fidele se chauffent sur la flamme d'une lampe a ghee (beurre huileux) et sont portees a son front et son crane, dans une sorte de caresse, comme pour impregner son esprit de la presence du dieu. Il est la, au fond, visible a travers une porte, derriere les brahmanes, ce dieu habille et serti de fleurs multicolores. ce jour-la, la sortie est obstruee un instant par une vache qui observe l'interieur.
Mais Chamundhi Hill, c'est aussi les marches qui descendent (pour nous...) vers la ville. Les pelerins, eux, font l'ascencion. Une femme a choisi de parer chaque marche de petales de fleurs oranges, collees a la pierre pour un temps ephemere par un peu de beurre de vache. Une autre, plus haut, fait bruler un peu de ce beurre multiusage toutes les 5 marches, et continue sa montee, laissant derriere elle une trainee de lumiere. Au milieu, un immense Nandi fait est venere. En bas, les singes nous accueillent.
Les indiens sont profondement religieux et croyants. Bien exceptionnels les athees!
Devaraja Market. les photos parleront! des etalages immenses de noix de coco, bananes, parfums, epices, couteaux, savons... Pour repondre a Sylvane ": les domes colores de l'etalage pris en photo ne sont pas destinees a la cuisine mais sont des pigments destines a la peinture, la teinture...
Srirangapatnam. Une forteresse a 20 km de Mysore. Influences islamiques. On entre dans une mosquee ou se deroule une classe de l'ecole coranique. Nos petits indiens recitent en arabe le coran de Mahomet. Plus loin, le pavillon d'ete du maharajah est couvert de peintures traditionnelles representant la victoire des indiens (aides par les francais) sur les anglais (toutes les occasions sont bonnes) au cours d'une bataille locale. Sur l'un des murs, des batiments sont representes, avec d'etonnantes erreurs de perspective, faisant apparaitre bien plus que l'image du batiment son patron deplie, pret a decouper comme sur une boite de Frosties.
KRS. Ahhhh le KRS!! Pas un mot sur ce lieu mythique de Mysore dans les guides europeens! Quelle merveille allions-nous trouver ? Tout le monde nous ressassait les oreilles avec le KRS. "Did you see the KRS?", meme refrain a chaque retour de week end. KRS, KRS, KRS. Somnathpur est bien anecdotique dans l'esprit d'un habitant de Mysore. Nous sommes alles au KRS, lieu adore des habitants de Mysore, qui s'y prelassent le dimanche : c'est un jardin avec fontaines et spectacle son et lumiere en contrebas d'un immense barrage a 1 heure du centre ville. Le plus interessant au KRS, c'est ca, voir des familles indiennes se baladant, assaillis comme des touristes sous la tour Eiffel, et mangeant des glaces dans leur cornet fluo. Nous avions fait le KRS, nous pouvions rentrer tranquille.
Bangalore, c'est un visage de l'Inde si different qu'un article entier y est consacre.
Madikeri. Nous y sommes ce weekend, petite station d'altitude, ou malheureusement il n'arrete pas de pleuvoir, ou nos projets de balade a travers la foret et les plantations de cafe sont ruines par l'avertissement introductif de l'agence de trek sur les sangsues qui tapissent les sentiers par cette periode humide, et ou la vue reputee magnifique du site de Raja Seat est effacee par une mer de brouillard. Nous nous sommes rattrapes en marchant jusqu'aux chutes d'Abi, assez spectaculaires. Et surtout, nous avons ete pris en stop pour les derniers kilometres par 3 indiens, la vingtaine, qui ont eu pitie de nous en poncho sous la bruine. Deux bossent pour Infosys, un geant du logiciel indien, a bangalore, et le dernier a Bombay, architecte. Rendez vous pour diner ce soir! Demain, une visite pour le moins intrigante : Namdroling, monastere tibetain en Inde du Sud, passant pour etre le plus grand en Asie. Une maniere de revenir sur les traces du Tibet que je decouvrais il y a tout juste un an...
jeudi 26 juillet 2007
L'appel et le cri du 26 juillet
D'abord le cri : "Trrrrrrrrrrrooooop bien, je suis tonton deux fois!". Maxence, fils de Laetitia et Benoit my brother, est ne. Son pere emu ne m'a pas precise la date exacte de la naissance...
Hasard ou signe de l'existence, j'ai conduit mon premier accouchement de mes dix doigts (en plus des dix doigts de Sr Mary, bref, la moitie des doigts qui ont tire l'enfant sont les miens), il y a deux jours, d'un petit garcon de 3.5 kgs, un mastodonte pour l'Inde.
Apres le cri, l'appel : chers lectrices, chers lecteurs, un blog se mesure a la qualite (et la qualite vient avec la quantite) de ses commentaires! Lisez, mais commentez, entrez avec brio dans le 21eme siecle!
Il parait que ceux de Broussais mettent leurs commentaires sur un autre blog!!!!! J'en tremble...
Bientot d'autres nouvelles. A vos claviers, :),
Hasard ou signe de l'existence, j'ai conduit mon premier accouchement de mes dix doigts (en plus des dix doigts de Sr Mary, bref, la moitie des doigts qui ont tire l'enfant sont les miens), il y a deux jours, d'un petit garcon de 3.5 kgs, un mastodonte pour l'Inde.
Apres le cri, l'appel : chers lectrices, chers lecteurs, un blog se mesure a la qualite (et la qualite vient avec la quantite) de ses commentaires! Lisez, mais commentez, entrez avec brio dans le 21eme siecle!
Il parait que ceux de Broussais mettent leurs commentaires sur un autre blog!!!!! J'en tremble...
Bientot d'autres nouvelles. A vos claviers, :),
lundi 23 juillet 2007
Visite dans les villages
Aujourd'hui nous avons vu les fameux villages ou vont travailler les Social worker sisters.

Dedicace a Caro, gerontophile s'il en est :)

Pour tous les autres...

Pour toutes les autres... notre chasseur d'elephant (il ne les tue pas, il les ecarte des plantations)

Self Help groups - le microcredit en pratique

La vie sauvage.... Brrrrr.... Un ELEPHANT est passe par la.
Photo du week end a bangalore
Ce week end nous sommes alle a Bangalore voir l'hopital regional et rendre visite a Francois, stagiaire chez Cap Gemini pour 6 mois.
Soiree d'anniversaire a Bangalore : Francois profite du gateau de Sathya
Une photo prise au Saint John's Hospital de Bangalore
vendredi 20 juillet 2007
L'"Inde des plus pauvres "et son fonctionnement familial
A vous tous qui vous impatientez et trepignez d'en savoir plus sur les Indiens, et peut-etre un peu moins sur nos soucis de tongs et de bols de riz...
...voila quelques informations qui nous ont ete apportees par les social workers, a savoir les soeurs que sillonent les villages dans le but d'apporter a ces populations defavorisees le minimum de culture qui devrait leur permettre de se sortir de l'engrenage de la pauvrete.
Il ne s'agit bien entendu pas de la maniere de vivre de la totalite du pays, mais de celle des villages aux alentours du notre, dans le Karnataka, une des regions reputees parmi les plus pauvres de l'Inde.
Le fonctionnement des familles indiennes est encore un systeme purement patriarcal. La femme a peu de choix, et risque,en cas de rebellion, a tout moment l'abandon, qu'il s'agisse de son mari ou de sa famille, les deux etant bien souvent associes.Alors, elle se plie a l'avenir qu'on lui "propose".
Le mariage est un sujet bien souvent fort difficile a aborder. Meme avec les infirmieres, cela semble tres tabou. Et quand on leur demande si elles n'ont pas de craintes de ne pas aimer le futur mari que leur choisira leurs parents, elles semblent soit ne pas comprendre la question (ne pas aimer son mari, quel non-sens!!!), soit repondent avec un air etonne:"mais si mes parents l'ont choisi, c'est qu'ils savent que je l'aimerai!"... "Ils ont plus d'experience que moi pour savoir qui sera un bon mari pour moi", entend-on souvent.
Cependant, le son de cloche emmanant des personnes travaillant sur le terrain est bien different:
1/ La majorite des femmes sont mariees a l'age de 14-15 ans a un homme de 20-30 ans. Apres, elles ne sont plus maquables, rouillees probablement (amies lectrices de 23 a 25 ans pour la majorite, qu'en est-il de vos rhumatismes? toujours pas sterilisees?). L'age officiel autorise est de 18 ans, mais l'etat ne tient aucun registre, et toute personne du village denoncant ces pratiques risque la mort, les mains coupees (et vous savez bien que pas de bras...), l'exclusion. Donc on se tait.
2/ Absolument aucune femme n'est heureuse de se retrouver si jeune sous l'autorite de son mari, quittant sa famille pour ses beaux-parents, avec une violence conjugale extremement frequente (ainsi, meme lors des consultations medicales pour blessures infligees par le mari, aucun reproche n'est fait par Sr Hilda, qui nous explique: "ils se sont chamailles, mais aujourd'hui, se sentant reconcilies, aucune plainte ne sera envisagee ni envisageable pour la femme ou qui que ce soit d'autre.")
3/ Le mariage a 14 ans est un moindre mal quand on le compare a une autre pratique visiblement courante, le mariage d'enfant. Il consiste a marier une fille a sa naissance a un homme d'age variable, son oncle selon certaines traditions. Tout mariage etant scelle pour la vie, si ce mari vient a mourir alors meme que sa femme a 3 ou 7 ans, celle ci se retrouve veuve, et donc condamnee a vivre chez ses parents jusqu'a la mort de ceux-ci, qui precede bien souvent de tres peu la sienne...
4/ Un nombre considerable d'hommes possede plusieurs femmes, et inversement. Aucun registre officiel n'etant tenu, les hommes se presentent dans les villages a la recherche d'une jeune pubere, omettant de preciser a sa famillle qu'ils sont deja maries. Il semble qu'une femme ne puisse opposer que peu de resistance a un homme qui l'a choisie.
Mais, visiblement, une femme mariee peut egalement etre, par choix, celle de plusieurs hommes.
Mais ces pratiques sont gouvernees par des regles bien definies: si ton voisin fait un enfant a ta femme, tu t'en occuperas comme ton fils, mais ne lui cacheras bien evidemment pas qu'il est celui du facteur.
5/ L'amourette est absolument contre-indiquee. Avoir un amoureux a 10 ans t'expose au risque de te retrouver mariee sur le champ a n'importe qui, de peur que tu ne deshonores ta famille. Avoir des relations avant le mariage t'expose au risque de ne jamais te marier. Et donc d'etre sans ressources ni famille.
6/ Un couple est fait pour avoir des enfants. Cela doit venir tres vite, dans le premiers mois si possible. Apres cela, on s'inquiete, et si vraiment, la femme (vous savez bien qu'elle est forcement responsable) tarde trop, qu'a cela ne tienne, repudions la, le marche est vaste.
7/ Un garcon, c'est tout de meme bien mieux qu'une fille. Cela se comprend un peu quand on sait que certaines dots sont une ruine pour les familles, et que marier sa fille, c'est la perdre, tandis que le fils entretiendra toujours ses parents jusqu'a leur mort. La pratique courante de l'assassinat de filles a la naissance a conduit, depuis un an, le gouvernement indien a donner 200 euros (exorbitant pour la majorite des villageois) a tous parents de fille atteignant vivante ses 18 ans. Et toute echographie prenatale est accompagnee de l'attestation du medecin assurant que le sexe n'a en aucune matiere ete indique aux parents.
Voila pour les cauchemars de ce soir.
Je sais que bien c'est sinistre, raison pour laquelle les petites blagues et jeux de mots que moi seule comprend sont tristement absents ce soir.
Mais ces decouvertes font egalement parties de notre voyage.
Et des nouvelles plus joviales suivront.
Positionnement de l'eglise catholique en Inde
L'Inde compte quelques 25 millions de chretiens, essentiellement dans le Sud.
Voici quelques elements d'une discussion tres interessante que nous avons eue avec Sr Melagreen, qui travaille dans "l'action sociale".
Il semblerait que la position de soeurs catholiques dans une region rurale de l'Inde ne soit pas si facile a tenir. Pour exemples des histoires de pretres lynches et de soeurs violees ces dernieres annees dans la region. La violence aurait pour principale origine une suspicion de proselytisme de la part de l'eglise. Selon Sr M, cette allegation est fausse pour l'eglise catholique qui souffre en dommage collateral de l'action de conversion de l'eglise protestante. Bien rare est l'hindou qui distingue les subtilites de distinction entre ces deux courants du christianisme. Recemment encore, un article du Deccan Herald, ce petit journal regional distribue dans une zone au minimum grande comme la France (et probablement bien plus), un article citait un policier qui repetait : "Christians should stop converting hindus".
La question du nationalisme hindou et du sentiment d'identite indien a travers cette appartenance religieuse semble une question d'actualite en Inde, malgre la defaite du parti nationaliste hindou aux elections de 2004, renverse par le parti du congres (lire le livre de J Assayag, Inde, desir de nation, qui a l'air bien fait... que je n'ai pas encore lu!!)
Ainsi la position adoptee par les soeurs autant pour la perrenite de leur action que pour leur propre securite est la suivante : pas de conversion a HD Kote. Lorsqu'une personne vient en faire la demande, leur message : "Be a good person in yourown religion". Elles enseignent le message du Christ, ses valeurs d'amour, comme contenu transreligieux ne necessitant pas la conversion. "unlike protestants who think you will burn in hell and be refused paradise if you are not a christian". Notons que cette opposition de strategie entre les deux eglises n'a pas toujours ete, et que bons nombres de jesuites et franciscains ont contribue au moins il y a quelques siecles a la christianisation de quelques indiens.
Pour un hindou, un chretien est considere soit hors du systeme de castes, au meme titre que l'etranger, soit appartenant aux castes superieures. Dans sa capacite a phagocyter tout courant religieux, l'hindouisme a mis Jesus aux cotes de Bouddha dans la longue litanie des milliers d'avatars de Vishnu, le dieu protecteur de la trinite hindoue.
Voici quelques elements d'une discussion tres interessante que nous avons eue avec Sr Melagreen, qui travaille dans "l'action sociale".
Il semblerait que la position de soeurs catholiques dans une region rurale de l'Inde ne soit pas si facile a tenir. Pour exemples des histoires de pretres lynches et de soeurs violees ces dernieres annees dans la region. La violence aurait pour principale origine une suspicion de proselytisme de la part de l'eglise. Selon Sr M, cette allegation est fausse pour l'eglise catholique qui souffre en dommage collateral de l'action de conversion de l'eglise protestante. Bien rare est l'hindou qui distingue les subtilites de distinction entre ces deux courants du christianisme. Recemment encore, un article du Deccan Herald, ce petit journal regional distribue dans une zone au minimum grande comme la France (et probablement bien plus), un article citait un policier qui repetait : "Christians should stop converting hindus".
La question du nationalisme hindou et du sentiment d'identite indien a travers cette appartenance religieuse semble une question d'actualite en Inde, malgre la defaite du parti nationaliste hindou aux elections de 2004, renverse par le parti du congres (lire le livre de J Assayag, Inde, desir de nation, qui a l'air bien fait... que je n'ai pas encore lu!!)
Ainsi la position adoptee par les soeurs autant pour la perrenite de leur action que pour leur propre securite est la suivante : pas de conversion a HD Kote. Lorsqu'une personne vient en faire la demande, leur message : "Be a good person in yourown religion". Elles enseignent le message du Christ, ses valeurs d'amour, comme contenu transreligieux ne necessitant pas la conversion. "unlike protestants who think you will burn in hell and be refused paradise if you are not a christian". Notons que cette opposition de strategie entre les deux eglises n'a pas toujours ete, et que bons nombres de jesuites et franciscains ont contribue au moins il y a quelques siecles a la christianisation de quelques indiens.
Pour un hindou, un chretien est considere soit hors du systeme de castes, au meme titre que l'etranger, soit appartenant aux castes superieures. Dans sa capacite a phagocyter tout courant religieux, l'hindouisme a mis Jesus aux cotes de Bouddha dans la longue litanie des milliers d'avatars de Vishnu, le dieu protecteur de la trinite hindoue.
les patients se suivent mais ne se ressemblent pas
Voici nos premieres impressions sur l hopital et le systeme medical vue par notre petit bout de lorgnette .
Un de nos premiers etonnements a ete de realiser que nous sommes dans un hopital prive et que tout y est payant : 15 roupies la consulation , 200 roupies l'echographie et 9000 roupies la cesarienne. Quand on sait que le salaire journalier d'un paysan du coin est de 40 a 50 roupies ( soit environ 1 euro ) cela nous semblait exorbitant ! Pourquoi diable ces gens, qui n'ont manifestement pas l'air de rouler sur l'or ne vont pas consulter au Gouvernement Hospital ou les soins sont gratuits ? Sommes nous tombe dans une clinique privee, la replique local de l'Hopital Americain ?
Et bien non ! Les soeurs ne sont pas des business women qui se font de l'argent sur les dos des patients ... Ce qu'elles nous racontent de l'hopital public n'est pas tres reluisant : la consultation est gratuite mais il faut payer un backschich pour que le medecin accepte de vous examiner , les medicaments sont en permanence en rupture de stock ( a part peut etre le paracetamol et encore ) , les conditions d hospitalisation sont tres mauvaises . De plus le Gouvernement Hospital est moins bien equipe : ils referent les cas d'obstetrique a Sister Hilda , ne dispose pas d echographie et ont des X-Ray de si mauvaise qualite qu ils preferent que les patients les fassent au Saint Mary's centre .... Les radios terminees au seche cheveux sont le nec plus ultra de la modernite ! De plus les soeurs nous assurent qu elles ne mettent aucune pression sur les patients concernant le paiement , elles n abordent le sujet qu une fois l urgence passee et adaptent eventuellement leur tarif .
Nous comprenons vite qu il y existe deux types de patients :
D'abord les femmes enceintes , que Sister Hilda suit avec rigueur et competence : une consultation par mois , si possible au moins une echographie pendant la grossesse . Un des enjeux est de faire comprendre aux patients l interet de cet examen et Hilda la realise quand elle le peut , sans terme precis , une fois que les patients sont " ready for scann " . Il faut noter que l'essentiel de cette education s'adresse au mari puisque c est lui qui prend la decision finale . Un petit cas d illustration : Sister Hilda suivait une grossesse a risque , la femme souffrait de preeclampsie . Elle conseille donc au couple de venir a l'Hopital des 37 semaines pour declencher l'accouchement et eviter que la grossesse ne se prolonge inutilement . Le couple ne se presente qu'a la 42eme semaine, et sur l'echographie nous decouvrons que l'enfant est mort in utero, probablement pendant les jours precedents. Hilda est furieuse de ce deces qui aurait pu etre evite et son premier reflexe est " I have to shout at the husband " ... la femme n apprendra la mauvaise nouvelle qu'apres l'accouchement pour eviter qu' elle ne perde sa "motivation" pour endurer les souffrances du travail . De meme , avant une hysterectomie c est le mari qui signe le consentement !
L autre (tres large) categorie de patients releve de la medecine generale : Fievre de l enfant , douleurs articulaires chez les sujets ages , toux ... Nos deux medecins sont beaucoup moins experimentes dans ce domaine et font du mieux qu elles peuvent avec leurs souvenirs du temps ou elles etaient etudiantes . Cela donne une " experience based medecine " qui ferait dresser les cheveux sur la tete de nos eminents chefs de clinique : Toute fievre recoit des antibiotiques c est automatique ( parce qu "ca marche mieux comme ca" ) et ceux-ci sont distribues au petit bonheur la chance : Quand ce n est pas trop grave , allons y pour du Bactrim , si ca a l'air serieux les C3G orales sont tout indiquee. bien sur, une toux ne repartira pas sans fluoroquinolone , on n'est jamais trop prudent . On a des frissons dans le dos quand on pense a l ecologie bacterienne du pays , les fievres typhoides sont deja toutes resistante aux quinolones , a quand la resistance aux cephalosporines ?
Mais ce que les patients reclament par dessus tout c'est une " injection " . Ils croient au pouvoir magique de l' ampoule de Diclofenac (Voltarene) dans les fesses , c'est d'ailleurs un peu triste de voir les enfants hurler et se debattre pendant la piqure simplement parce que les parents ne peuvent pas comprendre que ca serait aussi efficace pris par la bouche . Sister Hilda essaye parfois de negocier avec eux , mais l'injection ca fait partie du rituel, tout comme l'auscultation au stethoscope. Sans ca les patients ne se sentent pas bien pris en charge et retirent leur confiance.
Les soeurs sont donc ainsi souvent confrontees au manque d'education a la sante : Les patients refusent de rester hospitaliser ou de se faire suivre parce qu'ils ne comprennent pas la gravite potentielle de leur etat ( ils n'ont plus mal donc ils ne sont plus malades, tant pis si on suspecte une pyelonephrite obstructive, c'est le dernier de leurs soucis) . C'est parfois difficile pour Sister Hilda qui s'inquietent pour ses patients mais " How can we do with these people ? "
Les patients manquent egalement cruellement d'argent . Cela se ressent particulierement dans le suivi des maladies chroniques : On a ainsi rencontre un patient de 60 ans traite pour infarctus dans les regles de l'art a l'hopital de Mysore et qui etait sorti avec la traditionnelle ordonnance de cinq medicaments du patient coronarien que nous avons tous appris . Tres bien , mais cinq medicaments par jour c'est trop cher, donc Docteur est ce que vous voudrez bien m indiquer quels sont les deux plus importants , histoire que je me debarrasse des autres ? Nous realisons donc petit a petit que la strategie de prise en charge medicale est largement influencee par les moyens a disposition, ce n'est pas un scoop mais c'est interessant de le realiser sur le terrain .
Voili , voilou nos premieres experiences ... Excusez moi pour les passages techniques j ai essaye longtemps de resister mais finalement j ai craque...
Un de nos premiers etonnements a ete de realiser que nous sommes dans un hopital prive et que tout y est payant : 15 roupies la consulation , 200 roupies l'echographie et 9000 roupies la cesarienne. Quand on sait que le salaire journalier d'un paysan du coin est de 40 a 50 roupies ( soit environ 1 euro ) cela nous semblait exorbitant ! Pourquoi diable ces gens, qui n'ont manifestement pas l'air de rouler sur l'or ne vont pas consulter au Gouvernement Hospital ou les soins sont gratuits ? Sommes nous tombe dans une clinique privee, la replique local de l'Hopital Americain ?
Et bien non ! Les soeurs ne sont pas des business women qui se font de l'argent sur les dos des patients ... Ce qu'elles nous racontent de l'hopital public n'est pas tres reluisant : la consultation est gratuite mais il faut payer un backschich pour que le medecin accepte de vous examiner , les medicaments sont en permanence en rupture de stock ( a part peut etre le paracetamol et encore ) , les conditions d hospitalisation sont tres mauvaises . De plus le Gouvernement Hospital est moins bien equipe : ils referent les cas d'obstetrique a Sister Hilda , ne dispose pas d echographie et ont des X-Ray de si mauvaise qualite qu ils preferent que les patients les fassent au Saint Mary's centre .... Les radios terminees au seche cheveux sont le nec plus ultra de la modernite ! De plus les soeurs nous assurent qu elles ne mettent aucune pression sur les patients concernant le paiement , elles n abordent le sujet qu une fois l urgence passee et adaptent eventuellement leur tarif .
Nous comprenons vite qu il y existe deux types de patients :
D'abord les femmes enceintes , que Sister Hilda suit avec rigueur et competence : une consultation par mois , si possible au moins une echographie pendant la grossesse . Un des enjeux est de faire comprendre aux patients l interet de cet examen et Hilda la realise quand elle le peut , sans terme precis , une fois que les patients sont " ready for scann " . Il faut noter que l'essentiel de cette education s'adresse au mari puisque c est lui qui prend la decision finale . Un petit cas d illustration : Sister Hilda suivait une grossesse a risque , la femme souffrait de preeclampsie . Elle conseille donc au couple de venir a l'Hopital des 37 semaines pour declencher l'accouchement et eviter que la grossesse ne se prolonge inutilement . Le couple ne se presente qu'a la 42eme semaine, et sur l'echographie nous decouvrons que l'enfant est mort in utero, probablement pendant les jours precedents. Hilda est furieuse de ce deces qui aurait pu etre evite et son premier reflexe est " I have to shout at the husband " ... la femme n apprendra la mauvaise nouvelle qu'apres l'accouchement pour eviter qu' elle ne perde sa "motivation" pour endurer les souffrances du travail . De meme , avant une hysterectomie c est le mari qui signe le consentement !
L autre (tres large) categorie de patients releve de la medecine generale : Fievre de l enfant , douleurs articulaires chez les sujets ages , toux ... Nos deux medecins sont beaucoup moins experimentes dans ce domaine et font du mieux qu elles peuvent avec leurs souvenirs du temps ou elles etaient etudiantes . Cela donne une " experience based medecine " qui ferait dresser les cheveux sur la tete de nos eminents chefs de clinique : Toute fievre recoit des antibiotiques c est automatique ( parce qu "ca marche mieux comme ca" ) et ceux-ci sont distribues au petit bonheur la chance : Quand ce n est pas trop grave , allons y pour du Bactrim , si ca a l'air serieux les C3G orales sont tout indiquee. bien sur, une toux ne repartira pas sans fluoroquinolone , on n'est jamais trop prudent . On a des frissons dans le dos quand on pense a l ecologie bacterienne du pays , les fievres typhoides sont deja toutes resistante aux quinolones , a quand la resistance aux cephalosporines ?
Mais ce que les patients reclament par dessus tout c'est une " injection " . Ils croient au pouvoir magique de l' ampoule de Diclofenac (Voltarene) dans les fesses , c'est d'ailleurs un peu triste de voir les enfants hurler et se debattre pendant la piqure simplement parce que les parents ne peuvent pas comprendre que ca serait aussi efficace pris par la bouche . Sister Hilda essaye parfois de negocier avec eux , mais l'injection ca fait partie du rituel, tout comme l'auscultation au stethoscope. Sans ca les patients ne se sentent pas bien pris en charge et retirent leur confiance.
Les soeurs sont donc ainsi souvent confrontees au manque d'education a la sante : Les patients refusent de rester hospitaliser ou de se faire suivre parce qu'ils ne comprennent pas la gravite potentielle de leur etat ( ils n'ont plus mal donc ils ne sont plus malades, tant pis si on suspecte une pyelonephrite obstructive, c'est le dernier de leurs soucis) . C'est parfois difficile pour Sister Hilda qui s'inquietent pour ses patients mais " How can we do with these people ? "
Les patients manquent egalement cruellement d'argent . Cela se ressent particulierement dans le suivi des maladies chroniques : On a ainsi rencontre un patient de 60 ans traite pour infarctus dans les regles de l'art a l'hopital de Mysore et qui etait sorti avec la traditionnelle ordonnance de cinq medicaments du patient coronarien que nous avons tous appris . Tres bien , mais cinq medicaments par jour c'est trop cher, donc Docteur est ce que vous voudrez bien m indiquer quels sont les deux plus importants , histoire que je me debarrasse des autres ? Nous realisons donc petit a petit que la strategie de prise en charge medicale est largement influencee par les moyens a disposition, ce n'est pas un scoop mais c'est interessant de le realiser sur le terrain .
Voili , voilou nos premieres experiences ... Excusez moi pour les passages techniques j ai essaye longtemps de resister mais finalement j ai craque...
jeudi 19 juillet 2007
ERRATUM
Toutes mes excuses aux Japonais de la rue Monsieur le Prince et d'ailleurs.
Ils pourront remercier Marie.
En effet, je ne sais quelle mouvement de mon subconscient m'a fait ecrire "maki maki maki maki" dans mon post sur l'accouchement. J'aurais aussi bien pu ecrire "sushi sushi sushi sushi", ou "sashimi, sashimi, sashimi, sashimi".
En fait, "poussez poussez poussez poussez" se dit "mouki mouki mouki mouki"!
Pas un plat ne s'appelle mouki, si ?
Ils pourront remercier Marie.
En effet, je ne sais quelle mouvement de mon subconscient m'a fait ecrire "maki maki maki maki" dans mon post sur l'accouchement. J'aurais aussi bien pu ecrire "sushi sushi sushi sushi", ou "sashimi, sashimi, sashimi, sashimi".
En fait, "poussez poussez poussez poussez" se dit "mouki mouki mouki mouki"!
Pas un plat ne s'appelle mouki, si ?
lundi 16 juillet 2007
Premieres photos! (mais c la galere!!)
dimanche 15 juillet 2007
Keskonyfai ?
mais oui , cher doyen et chers parents , nous sommes vraiment vraiment en stage et faisons progresser nos connaissances medicales ...Nous nous sommes repartis sur trois postes et nous tournons chaque semaine :
Il existe deux postes de consultation :l un avec Sister Lobo , la Star qui voit a peu pres 150 patients par jour , ce n est pas humain : La majorite consultent pour des choses benignes : on retrouve en tete de liste le " mal partout et faiblesse generalisee " puis en ex aequo le rhume , la fievre , le mal de tete ... sister Hilda les gere a toute vitesse a grand coup de potions magiques : complexe vitaminique , supplementation en Calcium , et la sacro sainte injection de voltarene dans les fesses sans laquelle un patient ne se sent pas vaimment soigne . Ce qui est etrange c est que les gens ne semblent pas avoir de notion de ce qui est grave : ils accueillent de la meme maniere le diagnostic d angine et d endocardite , exigent une hospitalisation pour la premiere et la refuse pour la deuxieme ... Sister hilda voit egalement beaucoup d obstetrique , elles suient les femmes enceintes chaque mois et realise les echographies ( je suis desolee Francois je ne connais pas la marque de l appareil mais promis je regarderai ).Ces consulations sont passionnantes riches en enseignement sur la medecine en generale et la pratique dans un milieu defavorise en particulier
L autre consultation se fait evec Docteur Tanu , une jeune docteur musulaman qui vient de finir son annee d internat et prepare les concours de specialisation . Elle voit beaucoup moins de patients car les villageois ne lui accordent encore pas tellement leur confiance ce qui laisse le temps a la discussion : nous pouvons echanger avec un jeune fille de notre age sur la medecine, le marriage ou la mode en Europe ...
le troisieme poste est a l injection and delivery room . Il consiste a suivre les infirmiere et la myriade d eleves pour apprendre a faire les soins : injections intra musculaire , intra veineuse , pansement , toutes ces choses fort utiles que l on a jamais vraiment faites en tant qu externes . On egalement l opportunite de suivre les accouchements ( environ un par jour ) et on nous a promis qu a la fin nous saurions les faire seuls .
La journee est rythmee par les deux rounds du matin et d soir ou sister Lobo en vrai chef du service passe a toute vitesse d une salle a l autre . Il y a regulierement des cesariennes et des hysterctomies ( a 6 h du matin ! ) auxquelles nous pouvons assister .
Bref , une journee bien remplie de 9h du matin a 17h le soir , nous sommes la pour apprendre et jusque ici nous ne sommes pas decus !
Il existe deux postes de consultation :l un avec Sister Lobo , la Star qui voit a peu pres 150 patients par jour , ce n est pas humain : La majorite consultent pour des choses benignes : on retrouve en tete de liste le " mal partout et faiblesse generalisee " puis en ex aequo le rhume , la fievre , le mal de tete ... sister Hilda les gere a toute vitesse a grand coup de potions magiques : complexe vitaminique , supplementation en Calcium , et la sacro sainte injection de voltarene dans les fesses sans laquelle un patient ne se sent pas vaimment soigne . Ce qui est etrange c est que les gens ne semblent pas avoir de notion de ce qui est grave : ils accueillent de la meme maniere le diagnostic d angine et d endocardite , exigent une hospitalisation pour la premiere et la refuse pour la deuxieme ... Sister hilda voit egalement beaucoup d obstetrique , elles suient les femmes enceintes chaque mois et realise les echographies ( je suis desolee Francois je ne connais pas la marque de l appareil mais promis je regarderai ).Ces consulations sont passionnantes riches en enseignement sur la medecine en generale et la pratique dans un milieu defavorise en particulier
L autre consultation se fait evec Docteur Tanu , une jeune docteur musulaman qui vient de finir son annee d internat et prepare les concours de specialisation . Elle voit beaucoup moins de patients car les villageois ne lui accordent encore pas tellement leur confiance ce qui laisse le temps a la discussion : nous pouvons echanger avec un jeune fille de notre age sur la medecine, le marriage ou la mode en Europe ...
le troisieme poste est a l injection and delivery room . Il consiste a suivre les infirmiere et la myriade d eleves pour apprendre a faire les soins : injections intra musculaire , intra veineuse , pansement , toutes ces choses fort utiles que l on a jamais vraiment faites en tant qu externes . On egalement l opportunite de suivre les accouchements ( environ un par jour ) et on nous a promis qu a la fin nous saurions les faire seuls .
La journee est rythmee par les deux rounds du matin et d soir ou sister Lobo en vrai chef du service passe a toute vitesse d une salle a l autre . Il y a regulierement des cesariennes et des hysterctomies ( a 6 h du matin ! ) auxquelles nous pouvons assister .
Bref , une journee bien remplie de 9h du matin a 17h le soir , nous sommes la pour apprendre et jusque ici nous ne sommes pas decus !
Sisters
Pendant notre mois et demi de stage nous sommes accueilli par la communaute des soeurs franciscaines ursulines d' H.D.Kote( soit onze sisters ) . Ne soyez pas inquiets ( ou plein d espoir ? ), nous ne reviendrons pas en robe de burre cela ne ressemble pas a un couvent comme on l' imagine ...
Parlons d abord de celles qui font tourner le schmilblick nous les appellerons les TETES PENSANTES : D abord vient sister Maty , la superieure , digne sextagenaire a lunette qui gere la part administrative , la comptabilte et l organisation de nos menus ( ca prend du temps ). Elle est egalement infirmiere anesthesiste et pratique avec brio les rachis avant les cesariennes et les hysterectomies ( sans avoir le diplome requis pour faire ca , mais on fait du mieux qu on peut avec ce qu on a , telle est leur devise ) . Puis vient Sister Doctor Hilda Lobo , qui est tellement hors du commun qu elle merite un poste entier ( on ne le dira pas aux autres pour ne pas faire de jaloux ) et enfin Sister Djothi , cadre infirmiere qui terrorise les eleves aides soignante , a tel point qu elles se sentent obligees d avoir l air occupe quand Djothi passe dans le couloir alors que tout le monde sait pertinnement qu il n y a rien a faire ...
Gravitant autour des tetes pensantes , on retrouve les ENFANTS : Nerumala ( 17 ans ) est candidate , Maria et Jennifer ( 21 ans ) sont en deuxieme annee de Noviciate . Il leur faudra cinq ans pour finir la formation et recevoir une affectation dans le district de Mysore . Elles ont notre age , rigolent tout le temps ( meme pendant la priere , ce qui bien sur nous choque enormement non mais c est pas des maniere ) et se passionne pour nos coiffures et notre future achat de Sari . Cependant , elles ont une vocation reflechie et personnelle et se preparent tres serieusement .
Toujours presente et bienveillante , voila les PLUS ANCIENNES - ou les vieilles - , Sister Jacinthe et sister Placide alias Dupont et Dupond dans leur robe marron , qui s enquierent regulierement de savoir si on a " well eat , well sleep , have a good day , enjoy etc ... " , mais toujours en double car elles sont inseparables . Ce sont les reines du sitting dans les canapees de l entree ( oui , les cannapees sont dans l entree pas dans le salon , autres lieux autres moeurs ... ) et se passionnent a meme titre que les ENFANTS pour la serie "feux de l amour revise a l indienne" - qui passe de 18h a 18h30 , ca tombe bien juste avant la priere (le generique de fin signe le debut du je vous salue Marie , je vous avais dit que ce n est pas comme chez nous )
Enfin il ne faut ps oublier les SOCIALS WORKERS , Melagrin et Edwina que nous voyons moins mais avec qui on va essayer de passer une semaine pour decouvrir les villages alentours
Tout cela forme un ensemble extrement dynamique : Les soeurs arrivent a trouver des fonds un peu partout et leur action et leur rayonnement dans le village ne cessent de s agrandir , elles ont de multiples projets : Faire venir des specialistes a l hopital , creer une unite mobile , developer le microcredit et l epargne chez les villageois ... Elles ne comptent pas leur temps et leur energie , dans une bonne humeur permanente et represente pour moi un vrai exemple de charite .
Parlons d abord de celles qui font tourner le schmilblick nous les appellerons les TETES PENSANTES : D abord vient sister Maty , la superieure , digne sextagenaire a lunette qui gere la part administrative , la comptabilte et l organisation de nos menus ( ca prend du temps ). Elle est egalement infirmiere anesthesiste et pratique avec brio les rachis avant les cesariennes et les hysterectomies ( sans avoir le diplome requis pour faire ca , mais on fait du mieux qu on peut avec ce qu on a , telle est leur devise ) . Puis vient Sister Doctor Hilda Lobo , qui est tellement hors du commun qu elle merite un poste entier ( on ne le dira pas aux autres pour ne pas faire de jaloux ) et enfin Sister Djothi , cadre infirmiere qui terrorise les eleves aides soignante , a tel point qu elles se sentent obligees d avoir l air occupe quand Djothi passe dans le couloir alors que tout le monde sait pertinnement qu il n y a rien a faire ...
Gravitant autour des tetes pensantes , on retrouve les ENFANTS : Nerumala ( 17 ans ) est candidate , Maria et Jennifer ( 21 ans ) sont en deuxieme annee de Noviciate . Il leur faudra cinq ans pour finir la formation et recevoir une affectation dans le district de Mysore . Elles ont notre age , rigolent tout le temps ( meme pendant la priere , ce qui bien sur nous choque enormement non mais c est pas des maniere ) et se passionne pour nos coiffures et notre future achat de Sari . Cependant , elles ont une vocation reflechie et personnelle et se preparent tres serieusement .
Toujours presente et bienveillante , voila les PLUS ANCIENNES - ou les vieilles - , Sister Jacinthe et sister Placide alias Dupont et Dupond dans leur robe marron , qui s enquierent regulierement de savoir si on a " well eat , well sleep , have a good day , enjoy etc ... " , mais toujours en double car elles sont inseparables . Ce sont les reines du sitting dans les canapees de l entree ( oui , les cannapees sont dans l entree pas dans le salon , autres lieux autres moeurs ... ) et se passionnent a meme titre que les ENFANTS pour la serie "feux de l amour revise a l indienne" - qui passe de 18h a 18h30 , ca tombe bien juste avant la priere (le generique de fin signe le debut du je vous salue Marie , je vous avais dit que ce n est pas comme chez nous )
Enfin il ne faut ps oublier les SOCIALS WORKERS , Melagrin et Edwina que nous voyons moins mais avec qui on va essayer de passer une semaine pour decouvrir les villages alentours
Tout cela forme un ensemble extrement dynamique : Les soeurs arrivent a trouver des fonds un peu partout et leur action et leur rayonnement dans le village ne cessent de s agrandir , elles ont de multiples projets : Faire venir des specialistes a l hopital , creer une unite mobile , developer le microcredit et l epargne chez les villageois ... Elles ne comptent pas leur temps et leur energie , dans une bonne humeur permanente et represente pour moi un vrai exemple de charite .
Sr Dr Hilda Rita Lobo, M.D, gyn-obs.
On a pense qu'un post entier sur sr hilda ne serait pas de trop.
Sr Hilda, on ne la connait pas encore totalement, mais on sait deja qu'elle fait partie de ces gens extraordianires, ces geants de l'Inde comme dit le Pere Ceyrac, qui se donnent sans compter. Sr Hilda cumule toutes les casquettes. Elle assume toutes les responsabilites. Elle tient toute la qualite medicale de l'hopital, et est l'une des deux tetes pensantes du couvent du point de vue spirituel et communautaire.
L'hopital c'est elle. Elle assure entre 100 et 150 consultations par jour, entre 9h et 18-19h. Entre deux consults, une visite du service, le matin vers 11h, et le soir vers 17h. Entre deux visites, un suivi de travail, une cesarienne en urgence. Si une chirurgie est programmee, comme une hysterectomie, ce sera a 6h du matin. Qui s'est plaint des rendez vous chez Dousset a 7h15???? Pause dejeuner entre 15 minutes et 1h, plus souvent 15 minutes qu'1h. "Jamais de garde", nous dit elle, car Sr Jooti et Sr Mary assurent la presence infirmiere permanente a l'hopital. Mais plusieurs coups de fil quotidiens dans la nuit pour avis, et un a deux deplacement nocturnes a l'hopital par semaine. Non contente d'etre toujours de garde, elle est tous les samedi d'astreinte.
Sa pause ? le dimanche.
Du point de vue formation, Sr Hilda est une operatrice hors pair en gyneco obs. Ses episiotomies relevent du grand art (pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, je vous conseille de ne pas regarder cet article ). Bref, du niveau largement europeen. Pour les consults de medecine generale, on fait avec les moyens du bord. On vous racontera une autre fois.
Du cote couvent, sr Hilda fait tourner la baraque conjointement avec sr Mary. Quand ces deux la ne sont pas la, les souris dansent... Flagrant delit de serie televisee a l'eau de rose pendant le diner.
Sr Hilda, on ne la connait pas encore totalement, mais on sait deja qu'elle fait partie de ces gens extraordianires, ces geants de l'Inde comme dit le Pere Ceyrac, qui se donnent sans compter. Sr Hilda cumule toutes les casquettes. Elle assume toutes les responsabilites. Elle tient toute la qualite medicale de l'hopital, et est l'une des deux tetes pensantes du couvent du point de vue spirituel et communautaire.
L'hopital c'est elle. Elle assure entre 100 et 150 consultations par jour, entre 9h et 18-19h. Entre deux consults, une visite du service, le matin vers 11h, et le soir vers 17h. Entre deux visites, un suivi de travail, une cesarienne en urgence. Si une chirurgie est programmee, comme une hysterectomie, ce sera a 6h du matin. Qui s'est plaint des rendez vous chez Dousset a 7h15???? Pause dejeuner entre 15 minutes et 1h, plus souvent 15 minutes qu'1h. "Jamais de garde", nous dit elle, car Sr Jooti et Sr Mary assurent la presence infirmiere permanente a l'hopital. Mais plusieurs coups de fil quotidiens dans la nuit pour avis, et un a deux deplacement nocturnes a l'hopital par semaine. Non contente d'etre toujours de garde, elle est tous les samedi d'astreinte.
Sa pause ? le dimanche.
Du point de vue formation, Sr Hilda est une operatrice hors pair en gyneco obs. Ses episiotomies relevent du grand art (pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, je vous conseille de ne pas regarder cet article ). Bref, du niveau largement europeen. Pour les consults de medecine generale, on fait avec les moyens du bord. On vous racontera une autre fois.
Du cote couvent, sr Hilda fait tourner la baraque conjointement avec sr Mary. Quand ces deux la ne sont pas la, les souris dansent... Flagrant delit de serie televisee a l'eau de rose pendant le diner.
Comme chez soi
Nouveau theme, nouvel episode.
La maison... ou plutot les maisons, car nous avons le luxe de loger dans un batiment separe du couvent, entre la dechetterie du jardin et celle de l'hopital ( car la fameuse "boite a aiguilles usagees", mal consideree en France ou l'on y voit un carton de demenagement, et bien plus utile quand elle est cachee derriere l'hopital, non fermee bien sur, a cote de poches de perfusion et devant les medicaments).
Cote couvent d'abord:
Construits il y a a peine un an, les locaux de la communaute sont globalement spacieux, dans un souci d'expansion future.
Avant d'entrer, on se dechausse. Mais la chose n'est pas si simple qu'elle y parait: car une main qui touche un chaussure, c'est sale. Alors nos magnifiques chaussures ouvertes a scratch, dignes du plus repoussant bedonneux touriste allemand avec une biere dans la main qui ne tient pas sa choucroute, ca ne nous arrange pas...
Mais nous nous en sortons, et enfilons alors nos magnifiques "tongs d'interieur".
L'entree debouche dans le salon, que nous appelerions en France couloir. Peu pratique, tres passant et rempli de quitcheries, les soeurs s'y sentent magnifiquement bien.
La chapelle, la cuisine, les chambres de nonnes et le lavoir (et oui, les machines a laver le linge, elles n'imaginent pas trop...) font suite.
Tout en haut, un terrasse pour etendre le linge. Pour bronzer en cachette en maillot de bain?
Mais le plus cosy, c'est bien sur notre maison.
Terminee il y a a peine quelques mois, nous y sommes les premiers occupants, si on omet de prendre en consideration Bernard le lezard et megacafard le mega cafard.
Tout est nickel: deux chambres, trois lits avec support a moustiquaires, deux salles de bain, et un salon ou nous pouvons agreablement nous prelasser sur les chaises de jardin en plastique.
Apres une tentative de non-mixite des chambres, un systeme de rotation a finalement ete envisage. Ce qui a permis de resoudre le grave probleme de robinet qui turlupinait les filles depuis une semaine: il fallait appeler un plombier, le robinet de l'evier ne fonctionnait pas.
Or, quand on veut une information, quel est le premier numero a appeler? Le 12 bien sur. Alors, notre champion Quentin, devenant occupant de la chambre, ouvrit les vannes du robinet, et depuis, on se lave les dents ailleurs que dans la douche... heureusement pour lui que nous n'avons pas fait le 118008.
Malgre le bruit assez bruyant et la lumiere un rien trop lumineuse, notre home sweet home nous voit nous endormir chaque soir paisiblement, et nous reveiller a l'aube avec une conversation initiale quasi-immuable: "Tu as bien dormi?" "Pas trop"...
La maison... ou plutot les maisons, car nous avons le luxe de loger dans un batiment separe du couvent, entre la dechetterie du jardin et celle de l'hopital ( car la fameuse "boite a aiguilles usagees", mal consideree en France ou l'on y voit un carton de demenagement, et bien plus utile quand elle est cachee derriere l'hopital, non fermee bien sur, a cote de poches de perfusion et devant les medicaments).
Cote couvent d'abord:
Construits il y a a peine un an, les locaux de la communaute sont globalement spacieux, dans un souci d'expansion future.
Avant d'entrer, on se dechausse. Mais la chose n'est pas si simple qu'elle y parait: car une main qui touche un chaussure, c'est sale. Alors nos magnifiques chaussures ouvertes a scratch, dignes du plus repoussant bedonneux touriste allemand avec une biere dans la main qui ne tient pas sa choucroute, ca ne nous arrange pas...
Mais nous nous en sortons, et enfilons alors nos magnifiques "tongs d'interieur".
L'entree debouche dans le salon, que nous appelerions en France couloir. Peu pratique, tres passant et rempli de quitcheries, les soeurs s'y sentent magnifiquement bien.
La chapelle, la cuisine, les chambres de nonnes et le lavoir (et oui, les machines a laver le linge, elles n'imaginent pas trop...) font suite.
Tout en haut, un terrasse pour etendre le linge. Pour bronzer en cachette en maillot de bain?
Mais le plus cosy, c'est bien sur notre maison.
Terminee il y a a peine quelques mois, nous y sommes les premiers occupants, si on omet de prendre en consideration Bernard le lezard et megacafard le mega cafard.
Tout est nickel: deux chambres, trois lits avec support a moustiquaires, deux salles de bain, et un salon ou nous pouvons agreablement nous prelasser sur les chaises de jardin en plastique.
Apres une tentative de non-mixite des chambres, un systeme de rotation a finalement ete envisage. Ce qui a permis de resoudre le grave probleme de robinet qui turlupinait les filles depuis une semaine: il fallait appeler un plombier, le robinet de l'evier ne fonctionnait pas.
Or, quand on veut une information, quel est le premier numero a appeler? Le 12 bien sur. Alors, notre champion Quentin, devenant occupant de la chambre, ouvrit les vannes du robinet, et depuis, on se lave les dents ailleurs que dans la douche... heureusement pour lui que nous n'avons pas fait le 118008.
Malgre le bruit assez bruyant et la lumiere un rien trop lumineuse, notre home sweet home nous voit nous endormir chaque soir paisiblement, et nous reveiller a l'aube avec une conversation initiale quasi-immuable: "Tu as bien dormi?" "Pas trop"...
Quand l'appetit va, tout va.
La bouffe...
vaste sujet et origine de grandes inquietudes avant notre arrivee.
Nous avons craint: de devenir des cracheurs de feux post-prandiaux, de remplir chacun 7 metres de tube digestif exclusivement avec du riz, de vider chacun ces 7 metres de tube en moins de 2 minutes sans preavis de liquefaction intestinale, de, par securite, mener une vie d'ascete sans manger ni boire, par degout ou manque de gout.
Mais, cessez donc de trembler, de suer, de malaiser, il n'en est rien.
Nos repas sont merveilleusement prepares par trois cuisinieres, avec une variete digne du plus grand restaurant francais: tout est au choix parmi les deux formules: :"riz a midi et pates le soir" ou le plus traditionnel (parfois, mieux vaut ne pas prendre trop de risques...) "pates a midi et riz le soir"...
Avec cela, accrochez vous bien, viande ou poisson a chaque repas, le nom du poisson etant poisson, et celui de la viande...juste pour voir si vous suivez.
Nous avons avec grande peine fait cesser l'etalage des 8 plats que les soeurs esperaient initialement nous faire ingurgiter triquotidiennement, et ce petit descriptif s'accompagne donc d'une soupe ( et oui, a 25 degres de temperature ambiante, c'est l'hiver, alors rien de mieux qu'une bonne soupe pour se surchauffer...) et de legumes.
Le dessert, globalement, c'est la banane. La mangue nous manque, et l'orange nous change.
Voila pour les deux plats principaux. Mais je sens deja vos papilles en erection, alors je passe au plus important: le the.
Si il y a une obligation a laquelle on ne faillit pas dans la journee, ce n'est ni la messe, ni les consultations, c'est le sacro-saint the. Et si on repond qu'on en veut pas, qu'on manque de temps, qu'ils nous embetent finallement... ils nous repondrons que c'est comme ca, a l'heure du the, on prend le the.
Et ne demandez surtout pas a ce moment s'il vous est possible d'avoir de l'eau chaude, cela leur semble beaucoup trop incongru. Elles repondront a cette demande, apres hesitation, en vous amenant un verre d'eau tiede, qu'elles pensent que vous boirez isole, avant votre the, par gout pour l'eau tiede...
Car le the et le cafe se font au lait chaud, et tout le reste n'est qu'elucubration occidentale.
Enfin, le petit dejeuner.
La, je suis desole, c'est plus safe.
Tartines grillees, margarine, confitures, oeufs au plats, et toujours la banane. A se demander a quoi il sert de sert de sortir de chez soi si c'est pareil ailleurs. Sauf que nous, on peut aussi choisir de s'enflammer le gosier au curry, ou de se le sceller au riz.
Donc, vous l'avez compris, on mange tres tres bien. Tout est bouilli, lave et quasiment sans epices.
Car notre appetit doit etre eveille dans le but ultime des soeurs: Nous voir repartir plus epais que nous sommes arrives, afin que nous ne fassions pas croire aux naifs francais que l'inde est un pays ou l'on manque de quoi que ce soit. De toutes facons, elles trouvent Margot et Quentin beuacoup trop minces (qunad le poids normal d'une femme a 9 mois de grossesse est d'environ 40 kg). Pour Florence, elles sont beaucoup moins inquietes, cote poids, "it's enough", ont-elles dit...
Voili voilou pour nos estomac par le haut, car par le bas, on survit. Mais attendez donc la suite de nos aventures. On est tout de meme des touristes ah.
vaste sujet et origine de grandes inquietudes avant notre arrivee.
Nous avons craint: de devenir des cracheurs de feux post-prandiaux, de remplir chacun 7 metres de tube digestif exclusivement avec du riz, de vider chacun ces 7 metres de tube en moins de 2 minutes sans preavis de liquefaction intestinale, de, par securite, mener une vie d'ascete sans manger ni boire, par degout ou manque de gout.
Mais, cessez donc de trembler, de suer, de malaiser, il n'en est rien.
Nos repas sont merveilleusement prepares par trois cuisinieres, avec une variete digne du plus grand restaurant francais: tout est au choix parmi les deux formules: :"riz a midi et pates le soir" ou le plus traditionnel (parfois, mieux vaut ne pas prendre trop de risques...) "pates a midi et riz le soir"...
Avec cela, accrochez vous bien, viande ou poisson a chaque repas, le nom du poisson etant poisson, et celui de la viande...juste pour voir si vous suivez.
Nous avons avec grande peine fait cesser l'etalage des 8 plats que les soeurs esperaient initialement nous faire ingurgiter triquotidiennement, et ce petit descriptif s'accompagne donc d'une soupe ( et oui, a 25 degres de temperature ambiante, c'est l'hiver, alors rien de mieux qu'une bonne soupe pour se surchauffer...) et de legumes.
Le dessert, globalement, c'est la banane. La mangue nous manque, et l'orange nous change.
Voila pour les deux plats principaux. Mais je sens deja vos papilles en erection, alors je passe au plus important: le the.
Si il y a une obligation a laquelle on ne faillit pas dans la journee, ce n'est ni la messe, ni les consultations, c'est le sacro-saint the. Et si on repond qu'on en veut pas, qu'on manque de temps, qu'ils nous embetent finallement... ils nous repondrons que c'est comme ca, a l'heure du the, on prend le the.
Et ne demandez surtout pas a ce moment s'il vous est possible d'avoir de l'eau chaude, cela leur semble beaucoup trop incongru. Elles repondront a cette demande, apres hesitation, en vous amenant un verre d'eau tiede, qu'elles pensent que vous boirez isole, avant votre the, par gout pour l'eau tiede...
Car le the et le cafe se font au lait chaud, et tout le reste n'est qu'elucubration occidentale.
Enfin, le petit dejeuner.
La, je suis desole, c'est plus safe.
Tartines grillees, margarine, confitures, oeufs au plats, et toujours la banane. A se demander a quoi il sert de sert de sortir de chez soi si c'est pareil ailleurs. Sauf que nous, on peut aussi choisir de s'enflammer le gosier au curry, ou de se le sceller au riz.
Donc, vous l'avez compris, on mange tres tres bien. Tout est bouilli, lave et quasiment sans epices.
Car notre appetit doit etre eveille dans le but ultime des soeurs: Nous voir repartir plus epais que nous sommes arrives, afin que nous ne fassions pas croire aux naifs francais que l'inde est un pays ou l'on manque de quoi que ce soit. De toutes facons, elles trouvent Margot et Quentin beuacoup trop minces (qunad le poids normal d'une femme a 9 mois de grossesse est d'environ 40 kg). Pour Florence, elles sont beaucoup moins inquietes, cote poids, "it's enough", ont-elles dit...
Voili voilou pour nos estomac par le haut, car par le bas, on survit. Mais attendez donc la suite de nos aventures. On est tout de meme des touristes ah.
Organisation de l'hopital
L'hopital est un batiment de a la louche 200 m2 au sol. Apres une petite reception fort kitsch a l'indienne version chretienne (jesus souffrant peinturlure, et surtout enguirlande de fleurs fraiches et de pendentifs scintillants, marie eclairee alternetivement de deux diodes bleues puis rouges), en face la salle de consultation de la Sr Dr hilda, a droite celle du Dr Tanu, et a gauche le service unique.
4 chambres seules et 3 chambres a 4-5 lits, plus une de six lits a l'etage, soit environ 25 lits. un lit ici, ca n'est pas la machine robocop hyper sophistiquee des hopitaux parisiens, avec la manette pour redresser le dos, les fesses, les doigts de pied et le dernier orteil, mais un lit en metal, avec une planche et un petit matelas. Pour faire les soins, il faut se baisser. Je le dirai a la CGT.
Une piece contient un appareil a radio (thorax, poignet...), et un rien surprenant, un seche cheveux qui permet le developpement express des films. A cote, un appareil a echo pour les echos antenatales (en fait l'echo unique antenatale) et les echos pelviennes. Franchement moderne, meme si la resolution n'est pas semble-t-il celle des echos des obstetriciens de port royal.
Au fond du couloir, une mysterieuse porte, ou, pour des raisons d'hygiene et dans le souci d'une securite maximum contre les infections nosocomiales, on enleve ses tongues (les chapals) pour mettre ses sabots de bloc, c'est-a-dire, d'autres tongues, mais propres. A droite la salle de travail, a gauche le bloc, "operation theatre".
La salle de travail, je ne peux pas comparer, je n'en ai pas vu en France. J'imagine bien les femmes francaises accoucher en habit de ville (on ne va pas se deshabiller pour rien, il suffit de baisser le pantalon, c'est quoi tous ces chichis), ici le sari, sur une table en fer blanc cabossee par toutes les parturiantes gemissant pour leur bien, car pour accoucher et que l'enfant descende, c'est bien connu, il faut avoir mal, mesdames, sinon l'on ne pousse pas. Pas de peridurale pour raison philosophique. "Maki maki maki maki maki***"
A gauche, le bloc. On y fait des cesariennes, des hysterectomies. Nous avons tous deja assiste a un bloc, et assiste le Dr Hilda, gyneco obstetricienne. L'asepsie n'est pas du tout parfaite, mais elle reste respectable. Cette fois ci, la patiente est deshabillee (...). Ne me parlez pas de douche betadinee. En revanche, la prescription "clear path" veut bien dire "rasez moi cette foufoune". (hum). Les casaques et les champs ne sont pas jetables, mais lavees. Les gants sont steriles et recuperes par la suite pour servir de gants non steriles, laves iterativement jusqu'a ce que mort s'ensuive. Les instruments sont strictement identiques. Les casaques n'etant pas pliees a la francaise avec pleins de petits bouts de carton qui s'en vont, il est difficile de les enfiler sans les desteriliser au moins un petit peu. Mais globalement on retrouve la meme ambiance de bloc, et le meme souci de proprete et d'efficacite.
Du point de vue du personnel, deux docteurs, sister hilda, l'obstetricienne aux mille talents, et dr tanu, l'equivalent d'une interne, 25 ans, qui fait des consults de medecine generale. 4 infirmieres "staff nurses", permanentes, et une floppee d'infirmieres auxiliaires en formation, environ 15 qui se relaient, formes hybrides entre nos aides soignantes et nos infirmieres. Une cadre infirmiere en la personne de Sr Jowti. A l'accueil se succedent Sr Placid, la novice Jennifer...
Une des grandes activites des premiers jours a ete d'apprendre tous les prenoms... Pramila, Menakshi, Meneka, Elizabeth (chretienne), Sarita...
*** "Poussez, poussez, poussez, poussez, poussez", source non sure.
4 chambres seules et 3 chambres a 4-5 lits, plus une de six lits a l'etage, soit environ 25 lits. un lit ici, ca n'est pas la machine robocop hyper sophistiquee des hopitaux parisiens, avec la manette pour redresser le dos, les fesses, les doigts de pied et le dernier orteil, mais un lit en metal, avec une planche et un petit matelas. Pour faire les soins, il faut se baisser. Je le dirai a la CGT.
Une piece contient un appareil a radio (thorax, poignet...), et un rien surprenant, un seche cheveux qui permet le developpement express des films. A cote, un appareil a echo pour les echos antenatales (en fait l'echo unique antenatale) et les echos pelviennes. Franchement moderne, meme si la resolution n'est pas semble-t-il celle des echos des obstetriciens de port royal.
Au fond du couloir, une mysterieuse porte, ou, pour des raisons d'hygiene et dans le souci d'une securite maximum contre les infections nosocomiales, on enleve ses tongues (les chapals) pour mettre ses sabots de bloc, c'est-a-dire, d'autres tongues, mais propres. A droite la salle de travail, a gauche le bloc, "operation theatre".
La salle de travail, je ne peux pas comparer, je n'en ai pas vu en France. J'imagine bien les femmes francaises accoucher en habit de ville (on ne va pas se deshabiller pour rien, il suffit de baisser le pantalon, c'est quoi tous ces chichis), ici le sari, sur une table en fer blanc cabossee par toutes les parturiantes gemissant pour leur bien, car pour accoucher et que l'enfant descende, c'est bien connu, il faut avoir mal, mesdames, sinon l'on ne pousse pas. Pas de peridurale pour raison philosophique. "Maki maki maki maki maki***"
A gauche, le bloc. On y fait des cesariennes, des hysterectomies. Nous avons tous deja assiste a un bloc, et assiste le Dr Hilda, gyneco obstetricienne. L'asepsie n'est pas du tout parfaite, mais elle reste respectable. Cette fois ci, la patiente est deshabillee (...). Ne me parlez pas de douche betadinee. En revanche, la prescription "clear path" veut bien dire "rasez moi cette foufoune". (hum). Les casaques et les champs ne sont pas jetables, mais lavees. Les gants sont steriles et recuperes par la suite pour servir de gants non steriles, laves iterativement jusqu'a ce que mort s'ensuive. Les instruments sont strictement identiques. Les casaques n'etant pas pliees a la francaise avec pleins de petits bouts de carton qui s'en vont, il est difficile de les enfiler sans les desteriliser au moins un petit peu. Mais globalement on retrouve la meme ambiance de bloc, et le meme souci de proprete et d'efficacite.
Du point de vue du personnel, deux docteurs, sister hilda, l'obstetricienne aux mille talents, et dr tanu, l'equivalent d'une interne, 25 ans, qui fait des consults de medecine generale. 4 infirmieres "staff nurses", permanentes, et une floppee d'infirmieres auxiliaires en formation, environ 15 qui se relaient, formes hybrides entre nos aides soignantes et nos infirmieres. Une cadre infirmiere en la personne de Sr Jowti. A l'accueil se succedent Sr Placid, la novice Jennifer...
Une des grandes activites des premiers jours a ete d'apprendre tous les prenoms... Pramila, Menakshi, Meneka, Elizabeth (chretienne), Sarita...
*** "Poussez, poussez, poussez, poussez, poussez", source non sure.
mardi 10 juillet 2007
arrivee a H.D.Kote
Depart au petit matin pour H.D.Kote ( ou plutot Heeche Diiii Kote comme nous explique patiemment notre chauffeur de bus qui trouve que notre prononciation Anglaise a l indienne laisse a desirer ) , on est tout content de decouvrir enfin ce lieu mythique qu est le Saint Mary center ou nous allons passer un mois et demi mais dont nous n avons pas la moindre idee de ce a quoi il ressemble , malgre tout ce qu on a pu blablater a notre cher doyen .
A l arrivee , on recoit un accueil triomphal , du genre qu a du recevoir l equipe de France en 98 en descendant de l avion , les gens se massent pour nous voir prendre un auto-rishaw , qui ne nous anarque meme pas sur le prix , preuve qu ils ne doivent pas voir beaucoup d europeens! Nous trouvons rapidement Sister Lobo qui sera notre mentor pendant ce stage , en sari violet avec un stethoscope Litman comme on a chez nous . Elle ne nous attendait pas avant le 15 juillet mais nous accueille chaleureusement et nous presente rapidement au reste de la communaute avant de retourner s occuper de la cinquantaine de patients qui l attendent.
Apres un the ( nous decouvrirons plus tard que le the est une sacro-sainte institution dans ce couvent , heuresement qu on ne l a pas refuse le premier jour sinon je ne sais pas si on aurait pu rester . En tout cas ca aurait refroidi les relations ... ) , nous decouvrons nos quartiers : une maison a part avec deux chambres un salon , l eau courante et l electricite , bref le luxe ! Nous comprendrons le soir venu qu en fait la douche froide ce n est pas si agreable parce qu il fait plutot frais , nous sommes sur un plateu a 800 m d altitutude ( Wahou ! ) , mais bon , on n est vraiment pas a plaindre .
Nous profitons de l apres midi pour faire du shoppping et visiter le marche et ses epices aux couleurs et aux senteurs extraordinaire . Je commence a atterir doucement tout cela a l air plein de promesse mais je ne realise pas tout a fait encore ce qui m arrive ... J ai l impression de voir defiler les femmes en sari , les auto rickshaw , le marche aux epices et les vaches indiennes comme dans un fim auquel je ne participerai pas vraiment .
Nous nous couchons au terme de cette premiere journee confiant en l avenir mais un peu curieux aussi de savoir ce qu est vraiment l hopital
A l arrivee , on recoit un accueil triomphal , du genre qu a du recevoir l equipe de France en 98 en descendant de l avion , les gens se massent pour nous voir prendre un auto-rishaw , qui ne nous anarque meme pas sur le prix , preuve qu ils ne doivent pas voir beaucoup d europeens! Nous trouvons rapidement Sister Lobo qui sera notre mentor pendant ce stage , en sari violet avec un stethoscope Litman comme on a chez nous . Elle ne nous attendait pas avant le 15 juillet mais nous accueille chaleureusement et nous presente rapidement au reste de la communaute avant de retourner s occuper de la cinquantaine de patients qui l attendent.
Apres un the ( nous decouvrirons plus tard que le the est une sacro-sainte institution dans ce couvent , heuresement qu on ne l a pas refuse le premier jour sinon je ne sais pas si on aurait pu rester . En tout cas ca aurait refroidi les relations ... ) , nous decouvrons nos quartiers : une maison a part avec deux chambres un salon , l eau courante et l electricite , bref le luxe ! Nous comprendrons le soir venu qu en fait la douche froide ce n est pas si agreable parce qu il fait plutot frais , nous sommes sur un plateu a 800 m d altitutude ( Wahou ! ) , mais bon , on n est vraiment pas a plaindre .
Nous profitons de l apres midi pour faire du shoppping et visiter le marche et ses epices aux couleurs et aux senteurs extraordinaire . Je commence a atterir doucement tout cela a l air plein de promesse mais je ne realise pas tout a fait encore ce qui m arrive ... J ai l impression de voir defiler les femmes en sari , les auto rickshaw , le marche aux epices et les vaches indiennes comme dans un fim auquel je ne participerai pas vraiment .
Nous nous couchons au terme de cette premiere journee confiant en l avenir mais un peu curieux aussi de savoir ce qu est vraiment l hopital
dimanche 8 juillet 2007
Retrouvailles et trajet Mumbai HDKote
Sortie de l'aeroport... tiens, pas si chaud que ca. etonnant. Bon toujours un peu de moiteur, mais supportable.
Le taxi nous emmene au Sea Shor Hotel, magnifique bouiboui de routard, chambres avec ventilateur! Surtout, on trouve a l'accueil un petit mot de Flo avec nos noms, le temps de la reveiller, et elle apparait dans le couloir, vision qui sur le moment nous semblait assez improbable.
1ere etape accomplie, il est 5 heures du matin.
A 7h50, Udyian express depuis la victoria station pour bangalore. C'etait sans compter la mousson, particulierement intense cette annee, et les voies qui coulent... bref, 4h30 de retard, on attend sur un banc du quai 8, regardant passer la foule bigarree d'une gare indienne, dans un sommeil qui filtre les sensations et donne l'impression de rever ce qu'on voit.
Vers 12h30, le train arrive. Sleeper class. Arnaud mon frere, je ne suis pas d'accord, c'est tout confort! J'adore le rythme lent et balancant de ces trains. Moi ca me berce. En regardant defiler les paysages du sud de l'Inde, cette terre si rouge qui n'a pas change depuis 6 ans, et qu'au final je suis si surpris de retrouver. La porte est grande ouverte, on admire le paysage le nez au vent, assis sur le marche pied.
24h apres....
Arrivee a bamgalore.
Petite epopee pour s'acheter des fringues. Margot est une vraie top model. Magnifique Ts shirt FILA, et surtout un pull de toute beaute. Il fait frisquet.
Petit tour par le comptoir British airways de l'aeroport de B'lore. On donne notre adresse a HD Kote et on redonne le telephone. "3-4 days max". Mais oui, c'est le paradis...
Bangalore Mysore par bus, cahotis, cahota. Arrivee a 9 heures du soir, plus de bus pour HD KOTE, donc hotel, dodo.
Le taxi nous emmene au Sea Shor Hotel, magnifique bouiboui de routard, chambres avec ventilateur! Surtout, on trouve a l'accueil un petit mot de Flo avec nos noms, le temps de la reveiller, et elle apparait dans le couloir, vision qui sur le moment nous semblait assez improbable.
1ere etape accomplie, il est 5 heures du matin.
A 7h50, Udyian express depuis la victoria station pour bangalore. C'etait sans compter la mousson, particulierement intense cette annee, et les voies qui coulent... bref, 4h30 de retard, on attend sur un banc du quai 8, regardant passer la foule bigarree d'une gare indienne, dans un sommeil qui filtre les sensations et donne l'impression de rever ce qu'on voit.
Vers 12h30, le train arrive. Sleeper class. Arnaud mon frere, je ne suis pas d'accord, c'est tout confort! J'adore le rythme lent et balancant de ces trains. Moi ca me berce. En regardant defiler les paysages du sud de l'Inde, cette terre si rouge qui n'a pas change depuis 6 ans, et qu'au final je suis si surpris de retrouver. La porte est grande ouverte, on admire le paysage le nez au vent, assis sur le marche pied.
24h apres....
Arrivee a bamgalore.
Petite epopee pour s'acheter des fringues. Margot est une vraie top model. Magnifique Ts shirt FILA, et surtout un pull de toute beaute. Il fait frisquet.
Petit tour par le comptoir British airways de l'aeroport de B'lore. On donne notre adresse a HD Kote et on redonne le telephone. "3-4 days max". Mais oui, c'est le paradis...
Bangalore Mysore par bus, cahotis, cahota. Arrivee a 9 heures du soir, plus de bus pour HD KOTE, donc hotel, dodo.
Enfin des niouz!
Bon.... Le premier contact avec internet a HDKote a ete si desastreux que nous sommes restes silencieux.
Une semaine entiere a raconter... et quelle semaine!!!
Les generalites d'abord. Nous sommes bien arrives a HDKote mardi matin dernier. Sans nos bagages qui sont restes coinces a londres.
Toute une epopee : le paris londres avait une heure et demie de retard, le lomdres mumbai etait parti sans nous, on a passe une nuit a faire la queue : dans l'avion, immobilise au sol 20 minutes, au comptoir de british airways qui nous dit qu il faut aller a l hotel et appeler un numero des notre arrivee ouvert 24h/24, une queue inattendue et gargantuesque pour sortir de l'aeroport et passer la douane (a mon avis 300 metres de queue avant d'arriver aux longs tortillons d'aeroport), l'attente dans le bus affrete par british airways (platform number 27 et pas 17 comme indique, a devenir fou), l'attente a l'hotel, environ 100 metres de gens fatiguesdans la meme situation que nous, et au final, le numero indique bien sur non disponible la nuit. Il est 3h du matin (nous sommes partis a 17h de chez nous a paris), et on peut aller diner. Dodo 3h, appel au petit matin du numero en question, qui s'avere etre le serveur vocal general de British Airways!!!Ocuupe, occupe, musique d'attente... au bout de 30 minutes et 20 euros, on part a l'aeroport.
On a bien fait. le petit dejeuner etait a 7h a l'hotel, on arrive avant la foule. Et quelle chance (lire, quel esprit commercial!). "You are lucky, i book the two last seats of the 11.15 am flight to mumbai". Les deux dernieres dis donc. Nos bagages "Ils suivront, pas de probleme, promis, jure, crache".
Arrivee a mumbai quelques heures apres... Une nouvelle petite attente d'une heure pour les bagages, NOT HERE. Nouvelle petite queue au comptoir de reclamation... J'achete une puce telephone pour qu'ils puissent nous joindre partout, on laisse une adresse.
Une semaine apres, toujours rien. On appelle, no update, no update, we will call you back today, ce qui ne manque pas de ne pas arriver...
Une semaine entiere a raconter... et quelle semaine!!!
Les generalites d'abord. Nous sommes bien arrives a HDKote mardi matin dernier. Sans nos bagages qui sont restes coinces a londres.
Toute une epopee : le paris londres avait une heure et demie de retard, le lomdres mumbai etait parti sans nous, on a passe une nuit a faire la queue : dans l'avion, immobilise au sol 20 minutes, au comptoir de british airways qui nous dit qu il faut aller a l hotel et appeler un numero des notre arrivee ouvert 24h/24, une queue inattendue et gargantuesque pour sortir de l'aeroport et passer la douane (a mon avis 300 metres de queue avant d'arriver aux longs tortillons d'aeroport), l'attente dans le bus affrete par british airways (platform number 27 et pas 17 comme indique, a devenir fou), l'attente a l'hotel, environ 100 metres de gens fatiguesdans la meme situation que nous, et au final, le numero indique bien sur non disponible la nuit. Il est 3h du matin (nous sommes partis a 17h de chez nous a paris), et on peut aller diner. Dodo 3h, appel au petit matin du numero en question, qui s'avere etre le serveur vocal general de British Airways!!!Ocuupe, occupe, musique d'attente... au bout de 30 minutes et 20 euros, on part a l'aeroport.
On a bien fait. le petit dejeuner etait a 7h a l'hotel, on arrive avant la foule. Et quelle chance (lire, quel esprit commercial!). "You are lucky, i book the two last seats of the 11.15 am flight to mumbai". Les deux dernieres dis donc. Nos bagages "Ils suivront, pas de probleme, promis, jure, crache".
Arrivee a mumbai quelques heures apres... Une nouvelle petite attente d'une heure pour les bagages, NOT HERE. Nouvelle petite queue au comptoir de reclamation... J'achete une puce telephone pour qu'ils puissent nous joindre partout, on laisse une adresse.
Une semaine apres, toujours rien. On appelle, no update, no update, we will call you back today, ce qui ne manque pas de ne pas arriver...
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